Le houblon de Pasquette

Bonjour à tous,

Moi c'est Karl. Au départ c’est dans le théâtre, comme régisseur à Paris, que j’ai grandi professionnellement. J’y ai écouté et accompagné sur les planches de nombreux artistes. Au milieu de ce premier acte, le décor se déplace au sud et j’arrive à Marseille : les calanques, l’escalade, de la nature plein les yeux. Cette nature omniprésente et la conscience de notre environnement fragile, s’anime par la lecture du livre la révolution d'un seul brin de paille de Masanobu Fukuoka, qui envisage de faire avec la nature et pas contre elle, d’enrichir le sol plutôt que de l’épuiser.

L’acte II c’est la naissance de notre première fille, l’arrivée sur Forcalquier, et l’envie d’une reconversion. Amateur de bière, j’observe la multiplication des brasseries artisanales dans la région, comme partout en France, et je me rappelle que pour conserver et aromatiser la bière, il faut du houblon. Me revient en mémoire le brin de paille, les idées s’organisent et les rencontres cimentent cette envie. Je découvre l’association Bière de Provence. Mettant en relation de nombreux acteurs (chambre d’agriculture, céréaliers, futurs houblonniers et brasseurs), cette association a pour but de développer la filière brassicole en région Sud.

En avril 2018, sur le terrain mis à disposition par un ami, je plante alors 200 pieds de 9 variétés de houblons dans le cadre d’un projet FEADER (le Fond Européen Agricole pour le DEveloppement Rural), pour une expérimentation chapeautée par le lycée agricole Valabre de Gardanne.

Les scènes s’enchaînent et je participe à deux journées de formation « houblon expert » dispensées par le Comptoir Agricole, seule coopérative houblonnière de France ; je vais au Comice du houblon à Paris, organisé par Houblons de France; pour enfin, en septembre 2018, entrer en formation au CFPPA du Lycée de Valabre (vie du sol, gestion, mise au fil de la culture, comptabilité).

Pour ma spécialisation, je choisis le lycée agricole d’Obernai en Alsace, avec son fameux directeur Freddy Merkling qui a fait de l’établissement le plus gros producteur de houblon Bio en France. Suivront dix semaines de stage et deux récoltes chez Jordi Sanchez « Lupulina », un producteur catalan installé en 2013, qui me rassure quant à l’exploitation du houblon sous le climat méditerranéen.

HOP ! 2020

Remonté à bloc, le diplôme en poche, mon acte III se profile. Il reste toutefois une scène à jouer : trouver le terrain idéal. C’est là que mon ami Yoann, berger / fromager, me parle de ses voisins qui vendent une ferme. Alors débute la grande aventure de Pasquette. Nous sommes finalement trois agriculteurs : un projet d'agrandissement pour mes camarades, une installation pour moi; restait à trouver des acheteurs pour le corps de ferme. Après un an de travail collectif, nous y sommes, et la Pasquette nous accueillera dès cette année.

Le houblon :

Les Romains, croyant que le houblon suçait la sève des arbres sur lesquels il grimpait, l'appelèrent lupulus (littéralement petit loup).

C’est une plante vivace de par son rhizome, car les lianes se dessèchent chaque année après la fructification, pour repartir de la souche en mars. Le rhizome est donc l’organe de réserve qui peut aller chercher de l’eau en profondeur. Elle est dioïque (mâles et femelles) et reconnaissable à partir de la floraison.

La liane est donc annuelle, peut grimper jusqu’à 10 mètres, et se développe sur un support vertical, en s’enroulant autour de celui-ci dans le sens des aiguilles d’une montre.

C’est une culture mineure dans le monde : 55 000 hectares, alors que l'on cultive prés d’un million d’hectares de blés juste en France. En région Paca, nous le trouvons à l’état sauvage dans différentes zones, et quelques producteurs en cultivent sur des petites surfaces.

D'après une enquête réalisée par l'Association Bière de Provence en 2017 auprès des brasseries artisanales adhérentes, toutes revendiquent une production locale et distribuent principalement leurs bières à l'échelle régionale.

Nous comptons aujourd'hui une centaine de ces brasseries artisanales, et la production globale de bière sera très certainement multipliée par 3 d'ici quelques années.

Le projet est soutenu par :

                

   

                          

 

 

Lancer une houblonnière est une sacrée aventure § C’est que le houblon est facétieux et n’arrive à pleine production que la troisième année, alors que l’investissement, vous vous en doutez bien, se fait maintenant.

C’est là que vous passez à l’acte.

 

Après avoir monté les 300 poteaux et tendu les 15km de câbles durant cet hiver, arrivera le moment de planter. Cette collecte de 5000€ participe donc à l’achat d’une partie des plants, car 2 hectares en accueillent environ 6000, soit 24 000€ au total.

Vous pourrez bien sûr venir mettre la main à la pâte, lors d’un événement que nous vous préparons festif et organisé.

Et bien sur, je ne vous remercierai jamais assez d'avoir participé à cette opération qui va aider à structurer un "écosystème brassicole", autour d'une filière Bio et Locale.

Encore une fois, MERCI.