Brebis et conservation du bocage au Pays de George Sand

par 

Romuald DOHOGNE

Don avec contrepartie

Contribuer à la conservation de l'un des plus beaux bocages de France à travers l'installation d'un troupeau ovin rustique.

Brabant Wallon

Saint-Août, France

91

Contributeurs

6 905 €

Projet financé !

Le 7 mars 2018

Présentation du projet

Je m’appelle Romuald, j'ai maintenant 41 ans et j'habite le petit village de Saint-Aout dans le Boischaut-sud de l'Indre (36), une région de bocage, avec Emmanuelle, ma compagne, et mes enfants : Jeanne, Louis et Sasha (ma "petite dernière").

 

Très tôt motivé par la découverte de la nature et préocupé par sa conservation, je travaille dans le domaine associatif de la protection de l'environnement depuis l'age de 19 ans. Entre autre activité j'inventorie la faune sauvage et je donne des conseils pour favoriser la biodiversité à des agriculteurs ou à diverses autres structures. Aujourd'hui j'ai besoin de plus de "travaux pratiques" et de liens avec la terre. Je souhaite continuer à travailler à la conservation de notre patrimoine naturel mais d'une manière différente en élevant des moutons tout en gardant mon emploi actuel de naturaliste à temps partiel.

 

Le bocage (paysage de prairies et de haies) du Boischaut-sud constitue un patrimoine tout à fait remarquable. Depuis de très nombreuses générations, il constitue un paysage traditionel très riche en biodiversité mais il s'agit aussi d'une source de nombreuses traditions locales et la source d'inspirations de nombreux poétes et écrivains et de très nombreux berrichons attachés à leurs racines. Par exemple le bocage est la composante principale de la célébre "Vallée noire" de George Sand dont voici en partie la description qu'elle en fait (texte intégral ici) en 1884 :

"Et, au fait, pourquoi voudrait-on venir de loin pour le voir, ce pays modeste qui n'appelle personne, et dont l'humble et calme beauté n'est pas faite pour piquer la curiosité des oisifs ? Dans les pays à grands accidents, comme les montagnes élevées, la nature est orgueilleuse et semble dédaigner les regards, comme ces fières beautés qui sont certaines de les attirer toujours. Dans d'autres contrées moins grandioses, elle se fait coquette dans les détails, et inspire des passions au paysagiste. Mais elle n'est ni farouche ni prévenante dans la Vallée-Noire elle est tranquille, sereine, et muette sous un sourire de bonté mystérieuse. Si l'on comprend bien sa physionomie, on peut être sûr que l'on connaît le caractère de ses habitants. C'est une nature qui ne se farde en rien et qui s'ignore elle-même. Il n'y a pas là d'exubérance irréfléchie, mais une fécondité patiente et inépuisable. Point de luxe, et pourtant la richesse ; aucun détail qui mérite de fixer l'attention, mais un vaste ensemble dont l'harmonie vous pénètre peu à peu, et fait entrer dans l'âme le sentiment du repos. Enfin on peut dire de cette nature qu'elle possède une aménité grave, une majesté forte et douce, et qu'elle semble dire à l'étranger qui la contemple : «Regarde-moi si tu veux, peu m'importe. Si tu passes, bon voyage ; si tu restes, tant mieux pour toi.»"

Les chênes pluricentenaires comme celui-ci sont encore nombreux dans le bocage du Boischaut-sud. Ils  accueillent une faune remarquable, comme par exemple le Pique-prune, un coléoptère très rare qui habite les cavités des très vieux arbres.

 

Le bocage du Boishaut-sud de l'Indre (région du sud-est du département) est l'un des mieux préservé et l'un des plus beaux de France et vous pouvez comparer ici la densité de son maillage de haie avec celui du reste de la France (notre exploitation se situe dans la zone verte en limite sud de la région Centre-Val de Loire). Ce patrimoine et cette richesse sont cependant menacés puisque la raréfaction des haies (les "bouchures" en berrichon) du Boischaut-sud a été estimée etre 18 et 65 % selon les secteurs de 1950 à 2006. Une autre étude a estimé ce déclin du bocage à 41% en moyenne de 1950 à 2010, dont la moitié entre 1950 et 1999 (pour plus d'informations, allez voir le site d'Indre Nature ici). La raréfaction du bocage berrichon a été très "brutale" et déja en 1976 le poète et conteur Jean-Louis Boncoeur le décrivait dans un de ses poémes en patois : Y A P’US D’BOUCHURES !…

 

Aujourd'hui nous souhaitons contribuer activement à la conservation de ce patrimoine de manière très concréte, c'est à dire en l'entretenant de manière "paysanne", douce, en élevant de manière extensive et en agricuture biologique un troupeau de brebis. Nous souhaitons ainsi concilier une production agricole de qualité avec la protection d'une partie de notre patrimoine biologique et paysager.

Nous avons récemment trouvé où installer ma double activité : une ferme avec batiment d'élévage à acquérir avec 4 hectares de prairie dans la "Vallée noire". La propriétaire des lieux est très sensible à la conservation de ce patrimoine et souhaite céder son bien à quelqu'un qui le respecte et le conserve "dans son jus", ce qui correpond tout à fait à nos objectifs. Je louerais des surfaces complémentaires a proximité immédiate de la ferme et un ami éleveur à la retraite se propose de mettre à dispotion de l'exploitation 6 hectares supplémentaires ainsi qu'une bergerie.

La bergerie de Daniel qui nous servira pour le premier agnelage de 2018

Au final, avec la prairie que nous possédons déja, nous disposerons de 28 hectares d'herbages pour élever le troupeau qui atteindra au maximum 150 brebis. Le chargement moyen sera donc d'environ 5 brebis/hectare/an ce qui correspond bien à un élevage extensif. Autour de ces surfaces, le linéaire de haie est estimé à environ 7 km, ce qui correspond à 250m de haies/hectares. Cette proportion est tout à fait intéressante puisque des études démontrent que pour garder un très bon intérêt en terme de biodiversité on ne devrait pas descendre en dessous de 114 m de haie/hectare.

Je débuterais cette activité agricole à "temps partiel" et j'ai, entre autre, la chance d'être épaulé techniquement par Daniel, un ami éleveur de Charmoise à la retraite qui se propose de m'aider régulièrement pendant les 2 premières années. Il m'aidera notamment pour les foins mais aussi pour l'agnelage et les soins à prodiguer aux brebis.Vous trouverez des informations sur son élevage ici.

Daniel et les charmoises

 

Le troupeau sera de "petite" taille et pour le valoriser au mieux, les agneaux seront distribués en vente directe à la ferme, sur divers points de rendez vous ainsi que dans les AMAP (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne) du secteur. La viande mise sous vide sera vendue en caissette correspondant à un agneau complet (environ 15 à 18 kg) ou à un demi-agneau (7.5 à 9 kg). La production sera limitée, environ 40 agneaux la première année et jusqu'à envrion 120 au bout de 5 ans.

La Succise des prés se fait très rare dans les prairies. Il s'agit d'un  exemple de plante très intéressante qui est par endroit très bien représentée dans nos prairies. Elle constitue un support de ponte exclusif d'un papillon devenue rare dans l'Indre : le Damier de la succise

 

Nous avons pour projet de développer la diversité botanique de nos prairies pour atteindre deux objectifs :

  • proposer des herbages et du foin de qualité à nos moutons. Un foin diversifié sera plus appétant pour les animaux et cette diversité sera un atout sanitaire supplémentaire. Cette flore sera adaptée au terroir et au caractéristiques du sol.
  • faire de notre exploitation une zone refuge pour de nombreuses plantes dont une partie importante (des plantes à fleurs notamment) sont en continuel déclin depuis plusieurs décennies. Cette diversité floristique sera à son tour le support de vie de nombreux insectes en déclin (papillons, orthoptères, abeilles etc.) qui serviront à leur tour une plus grande diversité animales (Pie-grièches à tête rousse, Chouette chevêche, Huppe fasciée, Mélité du Mélampyre, Cuivré des marais etc.)

Des solutions techniques existent pour développer la diversité botanique et nous sommes impatients de les décliner sur notre exploitation. Par exemple vous découvrirez ici la méthode de la "Fleur de foin". 

En complément de l'activité "ovin" j'envisage de planter jusqu'à 0.5 hectares d'osiers qui produiront des brins destinés à la vente pour la vannerie. Une douzaine de variété sont déja plantées sur 1000m2, ce qui représente une gamme intéressante de coloris et de gabarits différents : "Noir de Villaine", "Vitellina", "Purpurea daphnoides" (La "Bleue"), "Grisette", etc.

Salix alba vitelina (Saule "doré"), au début de la première année de pousse

 

L'oseraie pendant le deuxième été

Les premières plantations (1 000 m2) effectuées en février 2016 ont été réalisées sur baches. Pendant les premières années de l'oseraie, le désherbage représente une part importante de travail pour éviter que les jeunes boutures ne périclitent face à la compétition des hautes herbes. Nous n'avions pas le temps nécessaire pour un désherbage manuel sur une telle surface et nous ne souhaitions pas utiliser de désherbants chimiques, c'est pourquoi nous avons planté nos premiers osiers (avec l'aide de toute la famille !) sur des baches horticoles. Cependant nos prochaines plantations (0.5 hectares en plus maximum à terme) se feront sans baches et le desherbage se fera manuellement. La récolte se fait tous les ans. Les brins sont ensuite triés par catégories de taille et mis à secher en fagots sous le toit de la grange pendant 6 mois environs avant de pouvoir être utiliser pour la vannerie.

À quoi va servir la collecte ?

La race "charmoise" a été chosie car elle cumule de nombreux avantages. C'est une race rustique qui a besoin de très peu de compléments allimentaires pour atteindre le bon moment où elle pourra être consommé (à 6 mois environs).

La charmoise ne produit généralement qu'un agneau par an mais elle s'en occupe très bien et c'est une race très rustique

 

Sur notre exploitation, pas de tourteaux de soja ou de seaux de compléments allimentaires. Chaque couple brebis/agneau recevra pendant une courte période un peu d'orge et un peu de luzerne, ainsi que de l'herbe et du foin à volonté. C'est pourquoi la charmoise est une race intéressante dans la mesure où les frais liés à l'alimentation du troupeau sont faibles et produits en grande partie sur place. Elle valorise très bien les herbages et a la réputation de ne pas perdre de poids suite à un appauvrissement temporaire estival de la ressource en herbe dans les prairies. C'est un gabarit "moyen" et les brebis pèsent environ 60 kg. Elle est cependant bien conformée et fait de très beaux gigots. Les agneaux sont "prêts" quand ils pèsent environ 30 à 36 kg et donneront 15 à 18 kg de viande de qualité. Son ossature est fine, les agnelages se passent très bien et très souvent sans l'aide de l'éleveur. 

Jeunes agneaux charmois d'environ 3 mois à l'herbe

 

Le cheptel initial est composé de 74 brebis et de 3 bêliers, tous issus d'une petite exploitation extensive située à environ 12 km de là dans un contexte environnemental similaire. Les brebis seront "pleines" et prètes à mettre bas dés le début de l'année 2018. Elles n'ont pas toutes le même âge, c'est pourquoi elles ont des prix de vente différents qui s'échelonnent de 60 euros pour la plus ancienne à 120 euros pour les plus jeunes.

L'idée de départ était de faire appel à vos dons pour financer l'intégralité de ce troupeau dont l'achat s'élève à 9 600 euros. Cependant la somme est importante et il m'est très difficile d'évaluer la possibilité d'atteindre ce montant. C'est pourquoi il a été jugé plus prudent de fixer un chiffre moins élevé et ainsi pouvoir bénéficier d'une collecte (il faut atteindre au moins 60% du montant fixé au départ) moins importante qui sera toujours un soutien capital (financier et moral) pour le lancement du projet. Si par bonheur la collecte marche très bien, peut être pourra-t-elle couvrir l'intégralité du montant du cheptel ? On croise les doigts ! ;-)

Si la collecte se termine avec succès, nous feterons ça ensemble autour d'un méchoui (de charmoise bien sur !)  à la ferme ! On fournit la viande et la logistique et chacun apporte une de ses spécialités (entrée, dessert) ou une bouteille. ça vous tente ? Ce sera une très bonne occasion de nous rencontrer et de découvrir le troupeau ainsi que l'exploitation !

Nos investissements sont conséquents et couvriront l'achat des bâtiments et de 4 hectares de prairies (58 000€), du matériel de fenaison, d'un tracteur, des besoins en fonds de roulement (21 000€) et la location du reste des terres.

La collecte nous permettrait de soulager notre endettement, de sécuriser le départ de l'activité, de démarrer plus sereinement et de renforcer notre motivation. C'est pourquoi nous sollicitons votre aide pour l'achat de nos premières charmoises et pouvoir ainsi démarrer nos premiers agnelages dès le début 2018.

Cédric, mon cousin ceinture noire "5ème dan de méchoui" a cuit sa première charmoise l'été dernier

 

Si vous ne souhaitez ou ne pouvez pas faire de dons via internet, vous avez la possibilité d'envoyer vos chèques à mon adresse postale :

Romuald Dohogne, Les Gayats, 36120 Saint-Aout.

Vos chèques seront transmis à MiiMOSA pour rejoindre le reste de la collecte. N'oubliez pas vos coordonnées complètes (mail, téléphone, adresse postale) pour que je puissse vous tenir au courant de la disponibilité de vos contreparties et pour que je puisse vous les envoyer. Je souhaite vous remercier par avance pour votre soutien, grâce à vous nous allons pouvoir enfin commencer à concrétiser nos projets de vie et concilier production agricole avec protection du patrimoine culturel et biologique.

"La p'tite famille dans la prairie" ;-)

 

A bientôt dans le bocage ?!  Merci !

 

Contreparties

Pour 15 euros ou plus

Tous mes remerciements et votre générosité affichée !

Merci pour votre générosité ! Quand l'activité sera officiellement lancée je créerais une page Facebook pour illustrer la vie du projet. Vous y figurerez parmi la liste des généreux donateurs qui ont contribué à le rendre possible. Votre nom sera également inscrit sur un panneau d'accueil sur la bergerie.

Disponibilité

novembre 2018


Choisie 8 fois

Pour 30 euros ou plus

Une bouteille d'apéro local (la "Pousse d'épine")

Extra ! merci ! En plus de la première contrepartie, vous recevrez une bouteille de Pousse d'épine. Cet apéritif berrichon est parfumé par de jeunes rameaux de Prunelliers (présents dans les "bouchures") (les haies en berrichon) de l'exploitation qui lui donne un très agréable goût d'amande. Santé !

Disponibilité

mars 2019


Choisie 21 fois

Pour 45 euros ou plus

Parrainez un arbre du bocage de l'exploitation

Le bocage de l'exploitation comporte de nombreux arbres , dont des chênes d'au moins 250 ans. Vous pourrez parrainer un de ces arbres et recevrez des nouvelles des espèces animales qu'il abrite (oiseaux, coléoptères, etc.). Vous recevrez aussi les deux premières contreparties.

Disponibilité

août 2019


Livraison

Nationale


Choisie 13 fois

Pour 75 euros ou plus

Une visite/découverte nature de l'exploitation !

Yeah ! Merci merci ! Le temps d'un après-midi, nous visiterons à pied l'exploitation et vous découvrirez la culture de l'osier, l'élevage de la Charmoise et la biodiversité (variable selon la saison de votre visite : oiseaux, criquets et sauterelles, amphibiens, reptiles, papillons, libellules, plantes,etc...) que nous nous efforçons de maintenir sur le site. Nous pourrons ensuite terminer la discussion autour d'un petit apéro.

Disponibilité

décembre 2017


Choisie 12 fois

Pour 100 euros ou plus

Parrainez une brebis !

Mamma mia ! Mais quelle générosité ! Merci ! Contrepartie précédente + vous pourrez aussi choisir de parrainer une brebis ou une agnelle, lui choisir un petit nom (plus sympa que le code des boucles réglementaires !) et vous recevrez régulièrement des nouvelles (santé, date d'agnelage, etc... ).

Disponibilité

août 2019


Choisie 17 fois

Pour 250 euros ou plus

Contrepartie précédente + de l'agneau + une des parcelles de l'exploitation baptisée à votre nom !

Vous ne faites pas dans le détail ! Merci infiniment ! En plus des contreparties précédentes vous recevrez un gigot d'agneau et une des parcelles de l'exploitation sera baptisée à votre nom. Vous recevrez des informations sur la biodiversité qu'elle abrite (plantes, papillons, criquets, sauterelles, oiseaux, mammifères, coléoptères)

Quantité restante

19


Disponibilité

août 2019


Choisie 1 fois

Pour 360 euros ou plus

Contrepartie VIP ;-) !

Toutes les contreparties précédentes + une nuit en chambre d'hôte au Pays de Georges Sand pour 2 personnes.

Disponibilité

août 2019


Choisie 1 fois

Don libre

1

Sélectionnez un projet

en fonction de la thématique, de sa localisation ou des contreparties.

2

Choisissez une contrepartie

et ajustez si vous le souhaitez le montant de votre contribution.

3

Recevez vos produits

ou profitez des séjours et expériences que vous avez choisis.

4

Partagez votre expérience

sur les réseaux sociaux @miimosa_fr pour continuer de soutenir le projet et son porteur.