Présentation

Bonjour, je m’appelle Amen Komi Aguda. J’ai 32 ans ans et je suis originaire de la région de Kpalimé au Togo. J’ai travaillé dans le tourisme durable pendant quelques années avec ma propre association. Mais j’ai très vite réalisé que l’avenir de mon pays devait se jouer dans le domaine de l’agriculture. 

En parallèle de mes activités, j’ai décidé de me lancer dans le maraîchage biologique, pour pouvoir vivre du travail de la terre et fournir des produits de qualité aux habitants de ma ville. Depuis quelques années, les gens d’ici commencent à prendre conscience de la nécessité de faire attention à la provenance de l'alimentation. Aujourd’hui, beaucoup d’agriculteurs et d’agricultrices ont recours aux pesticides chimiques pour améliorer la production, mais ces produits sont très mal employés et provoquent partout de graves problèmes de santé. C’est pourquoi plusieurs collectifs et associations militent pour le développement de l’agriculture biologique.

J’ai pu louer un petit terrain pendant une dizaine d’années, ou je produisais une grande diversité de légumes tout en perfectionnant mes techniques de cultures biologiques. 

Soutenu par l'association GAVISA-TOGO (qui accompagne les projets de productions biologiques), je me suis formé aux méthode de l’agroécologie, comprenant par exemple les techniques de cultures sur paillage ou BRF, l’association des plantes, ou encore la fabrication d’engrais biologiques et de pesticides naturels à base d’huile de neem, de piment et d’ail. Je me suis aussi inspiré de techniques traditionnelles, qui étaient utilisées avant l’importation des produits phytosanitaires. Grâce à cette combinaison de l’ancestral et du moderne, je crois que j’ai réussi à développer un système de culture très performant, qui tire le meilleur parti de l’environnement et des ressources locales. 

J’ai aujourd’hui besoin de votre soutien. Malgré mon implication, il est encore très difficile de vivre du maraîchage au Togo, surtout lorsqu’on ne possède pas sa terre. 

Le coût élevé du loyer de fermage pose problème, sans compter qu’il n’existe ici aucune sécurité pour les locataires. Je peux donc perdre mon terrain à tout moment ! Cela m’empêche de développer mon activité comme j’en aurai envie, par exemple en me lançant dans l’arboriculture avec la plantation de fruitiers. En réalité, aucun investissement durable n’est possible... 

C’est pourquoi j’ai décidé de devenir propriétaire de ma terre. Cela va me permettre de réaliser tous mes projets et de participer beaucoup plus au développement de l’agroécologie dans ma région. J’ai aussi très envie de transmettre mon expérience et ma ferme pourra être un lieu d’apprentissage.

Le cadre du projet

Après plusieurs mois de recherche, j’ai finalement réussi à trouver le terrain idéal pour mon projet. Il se situe à environ 15km au Nord de Kpalimé, sur la commune de Kloto. C’est une région de montagne tropicale, ou les productions de café et de cacao sont importantes.

Le terrain en lui-même, d’une superficie d’1 hectare et 4 ares, est situé en contrebas des montagnes dans une zone forestière. C’est un endroit magnifique, à proximité immédiate des cascades de Kpimé !

Laissé en jachère durant plusieurs années, le terrain est pour l’instant encombré par une grande quantité d’arbre et un travail de défrichage sera nécessaire avant de débuter les cultures. Néanmoins, je pourrais sélectionner les arbres utiles pour mes activités. 

De plus, comme le sol a été occupé longtemps par un couvert végétal naturel, il a pu se restaurer en formant une couche d’humus riche en carbone. Ce type de sol est idéal pour commencer des cultures sur paillage. Autre avantage très important, le terrain est entouré par un ruisseau qui ne tarit pas durant la saison sèche, ce qui est primordial pour l’activité maraîchère qui a besoin d’irrigation.

Le projet : Une ferme agroécologique multi-activités

Pour réussir une ferme agroécologique intégrée, les productions doivent être complémentaires et l’ensemble doit tendre vers l’autosuffisance. C’est-à-dire que la ferme doit autant que possible fonctionner en circuit fermé, sans avoir besoin d’intrants extérieurs (fertilisation, traitements sanitaires). 

Dans ma ferme, l’activité principale sera le maraîchage diversifié, comprenant par exemple des cultures de piments, de gombos, de choux, de salades et de tomates. 

En utilisant les principes de l’agroforesterie, j’envisage de planter des arbres fruitiers sur une parcelle. Les légumes pourront ainsi être complétés par des oranges, des mangues, des papayes ou encore des bananes plantains. De plus, une des parcelles du terrain, en fond de vallée et à proximité de la rivière, est tout à fait propice à la mise en place d’une rizière. Nous pourrons donc manger notre propre riz et tendre vers l’autosuffisance alimentaire.

Dans un souci d’autonomie en engrais organique et pour améliorer le système de rotation des cultures, je mettrai aussi en place un atelier de poules de race locale, pour les œufs et la viande.

Pour finir, le terrain sur lequel je veux travailler est déjà riche en diversité de plantes cultivées. Il est par exemple entouré d’un champ de caféiers ! Et des épices locales, comme la maniguette, sont déjà présentes. Je pourrais donc encore diversifier ma production avec des produits d’épicerie qui possèdent une forte valeur ajoutée.

Pour la commercialisation, une partie de la production sera vendue sur le marché local de Kpalimé, ou les produits frais de bonne qualité sont toujours bienvenus.

J’envisage aussi de construire un gîte-restaurant sur la ferme. Bâti selon des techniques traditionnelles avec des briques d’argiles, cette auberge comprendra une boutique d’épicerie. Comme ça, je pourrais vendre mes produits directement sur place. Je compte sur la présence de nombreux visiteurs, car ma ferme est située dans un endroit ou le tourisme durable est bien développé !

Pour m’aider dans mon travail, j’envisage de créer plusieurs emplois. J’ai déjà participé à la formation de plusieurs jeunes qui m’ont fait part de leur volonté de travailler avec moi à l’avenir. A moyen terme, je voudrais surtout que cette ferme devienne un lieu de formation, ou de futurs maraîchers togolais pourront venir se former pour participer à leur tour au développement d’une agriculture paysanne et résiliente.

En priorité, j’ai besoin de finaliser l’acte de vente de mon terrain. Cela me permettra de pérenniser mon projet et de pouvoir commencer les investissements. Le coût total du terrain s’élève à 2200 euros, en comprenant les actes notariés pour les documents et la transmission.

Dans le même temps, j’aurais besoin d’acheter du matériel ainsi que des semences pour commencer les cultures. Je devrais aussi rémunérer de la main d'oeuvre pour défricher le terrain. J’estime le coût de ces premiers investissements à 300 euros.

Comme le modèle économique de la ferme reposera en partie sur l’élevage et l’accueil de public, j’aurais rapidement besoin d’investir dans la construction de bâtiments d’élevage et d’un gîte. Le coût de construction peut être estimé à 1500 euros.

Le financement de ce projet se fera donc en deux paliers : 

• Premier palier : achat du terrain, main d’œuvre, matériel et semences : 2 500 €
   
• Deuxième palier : financement de la construction des bâtiments +1 500 € : 4 000 €

En cas de dépassement de ces objectifs, l’argent supplémentaire servira à débuter la plantation des premiers fruitiers et bananiers sur ma parcelle en agroforesterie.

Les dons seront versé sur le compte de l'Association l'Allegria, qui m'accompagne dans ce projet. Elle servira de structure intermédiaire pour le financement en France.

Si vous souhaitez participer par chèque, vous pouvez adresser votre contribution à l'adresse suivante:

Association Tiers-lieu l'Allegria - 5 Passage des douaniers - 35 600 Redon

Merci énormément d’avoir pris le temps de vous intéresser à mon projet. Je vois celui-ci comme un nouveau départ, pour enfin vivre pleinement de ma passion et de mon engagement !

J’espère créer un lieu qui permettra à la population locale de mieux se nourrir, et qui prouvera à la nouvelle génération qu’il est possible de vivre de l’agriculture biologique, dans le respect de notre terre.