Un rucher antique sur le site gallo-romain du Vernai (38)

Ruches troncs, ruches pailles, du miel et des abeilles : un rucher antique et vivant reconstitué dans le Dauphiné !

Le site archéologique de St Romain de Jalionas (38) souhaite désormais présenter au public un rucher antique reconstitué avec pour vocation la protection de la biodiversité mais aussi la présentation partagée des pratiques apicoles de l'époque romaine. 

Un projet unique en France

Les pratiques apicoles à l’époque romaine ont peu fait l’objet de publications et encore moins de réalisations concrètes, non seulement par les archéologues mais aussi par les apiculteurs eux-mêmes. Autant dire qu’il n’existe pour ainsi dire pas de site archéologique en France qui dispose aujourd’hui d’un rucher antique reconstitué et surtout, vivant, en activité. C’est le projet développé par l’Association Archéologie de St Romain de Jalionas (Archeo SRJ) en partenariat avec Reines d’Abeilles. 

On dispose de textes très anciens, pour certains suffisamment détaillés et âgés de plus de 2 000 ans (de l’époque romaine), qui permettent de mieux appréhender les pratiques apicoles à l’époque de l’empire romain. On ne peut qu’être subjugué en découvrant à quel point nos ancêtres avaient pu parfois faire preuve d’une qualité d’observation et sur certains points d’une maîtrise véritablement incroyable. Il faut réaliser aussi que la protection physique des personnes s’adonnant à l’époque romaine à l’apiculture était pour le moins très sommaire et rendait nécessairement cette passion très périlleuse et sûrement ...très douloureuse ! 

Les observations réalisées par les Romains frappent très souvent par leur justesse et surprennent les apiculteurs contemporains que nous sommes par leur ancienneté. Nous avons hérité de cette époque très lointaine de pratiques et de connaissances qui perdurent pour certaines encore aujourd’hui. A leur échelle, ces pratiques apicoles romaines font penser à la justesse des calculs mathématiques Grecs ou des observations astronomiques Maya, des milliers d’années avant notre époque. 

Avant Jésus-Christ, les pratiques apicoles étaient encore très loin du système dominant aujourd’hui des ruches modulables qui existent seulement depuis la toute fin du XIXème siècle. Elle n’est pas sans rappeler néanmoins l’apiculture des ruches-troncs qui perdure aujourd’hui encore et a été redécouverte par certains au XXème siècle. 

Le mariage de l'archéologie et de l'apiculture

C’est fort de ces constats qu’est née l’idée de relier connaissances apicoles actuelles et de l’époque, archéologues et apiculteurs, pour recréer un rucher antique sur le site archéologique du Vernai, à St-Romain-de-Jalionas. Ce site exceptionnel était sans doute l’une des plus grandes villa romaine datant de 40 avant J.-C., qui existait à l’est de Lyon en région Auvergne Rhône-Alpes. 

Ce projet de rucher expérimental sur le site archéologique de Saint-Romain-de-Jalionas, est aussi la suite logique du jardin antique déjà mis en place.

 Au plus près des descriptions fournies par les grands observateurs de l’époque (Virgile, Pline l’ancien, Columelle, Varron, Palladius et bien d’autres) des choix se sont faits sur certaines des ruches utilisées à l’époque romaine, grâce aux textes qui nous sont parvenus. 

L’objectif de ce rucher antique est double : 

- d’abord bien sûr contribuer à la protection de l’abeille et de la biodiversité en implantant dans un premier temps trois ruches sur le site archéologique 

- ensuite développer autour du rucher un véritable projet de formation-action, expérimental et pédagogique à la fois. Il s’agit en effet de permettre à des volontaires d’être formés à l’apiculture par Reines d’abeilles, un apiculteur implanté dans le Dauphiné depuis plus de 30 ans. 

Les volontaires bénéficieront ainsi pendant au moins trois ans d’une formation-action leur permettant de se former non seulement à l’apiculture contemporaine mais également de mettre en œuvre cette formation sur un rucher ancien de ruches troncs et paille. 

La remise en activité d’un rucher antique n’est pas chose ni évidente ni facile : les pratiques à l’époque romaine étaient très différentes de celles d’aujourd’hui. Les outils, les matériels, les pratiques devront souvent être reconstitués. Des expériences et des essais seront réalisés, toujours dans le respect de l’abeille (par exemple sans transhumance, en évitant autant que possible les croisements volontaires inter-espèces pour éviter une sur hybridation de l’abeille noire locale, …). Tous ces résultats seront largement diffusés et présentés aux visiteurs notamment : par des visites dédiées du rucher sur le site, des expositions, des publications de vulgarisation mais aussi scientifiques, une mise en ligne sur le site Internet d’ARCHEO SRJ et des publications bien sûr sur les réseaux sociaux.

Cette implantation d’un rucher antique sur un site archéologique gallo-romain est sans doute l’une des toutes premières expériences françaises (si ce n'est la seule !). Archeo SRJ souhaite véritablement profiter des connaissances des autres sites archéologiques intéressés et des acteurs du secteur, tant archéologues qu’apiculteurs (Museum national d’Histoire naturelle de Paris, INRA d’Avignon, ITSAP, Syndicats apicoles, Site de St Romain en Gal…). 

Le projet

Le projet consiste la première année en l’installation de trois ruches : une ruche moderne témoin pédagogique (avec ouverture vitrée permettant une observation extérieure facile) de type Dadant (10 cadres) et deux ruches de type antique : une ruche tronc (comme on trouve encore en Lozère par exemple) et une ruche paille pour commencer. 

Ces trois ruches seront installées dans un site très favorable, ombragé en été, à proximité immédiate d’une eau abondante, en plein milieu du site archéologique, dans un environnement boisé et de polycultures. Elles seront installées sous un abri-bois, réalisé par les bénévoles de l’association, augmentant encore le confort des abeilles.

Les pratiques seront les moins destructrices possibles : le miel ne sera ainsi récolté que sur la ruche moderne tandis que les deux ruches antiques seront préservées si besoin, selon les années et la force des colonies, et ne feront pas nécessairement l’objet de récolte de miel. Le miel récupéré sera mis à disposition des visiteurs et bénévoles du site, mis en pot de façon traditionnelle dans des pots en céramique (comme ceux retrouvés sur le site), clos par des bouchons en liège et hermétiquement fermés par de la cire, elle-même autant que possible récupérée sur les ruches du site.

Archeo SRJ et Reines d'Abeilles ont souhaité faire appel au public car ce projet ne pourra se réaliser sans votre soutien. On connait malheureusement l'extrême faiblesse des moyens disponibles, et encore plus actuellement, de la part des institutions publiques pour soutenir ce genre de projet culturel hors du commun, qui sort des sentiers battus. Archeo SRJ et Reines d'Abeilles sont prêts à mettre en œuvre le projet dès 2025 : le site est apte à accueillir le rucher, le matériel nécessaire est connu, les bénévoles sont mobilisés et tous espèrent pouvoir mettre en place ce rucher expérimental et antique, unique en France.

La collecte mise en place ici vise à permettre la réalisation effective de ce projet. En effet, les moyens publics actuels sont extrêmement réduits en matière archéologique et seul le soutien du public permettra sa réalisation. 

Tous vos dons sont déductibles des impôts à hauteur de 66 % de votre don, profitez-en ! 
(nous vous remettrons le document CERFA à remplir pour en bénéficier)

Les sommes collectées permettront très concrètement : 

- d’acheter tout le matériel nécessaire au rucher (habillements, hausses à miel, nourrisseurs, pots en céramiques, …) 
- d’acheter les ruches et les abeilles : ces deux postes représentent évidemment l'essentiel du budget nécessaire dès la première année (environ 3 000 €)
- de construire l’abri bois du rucher (estimé à environ 1 000 €)
- de mettre en place les formations-actions auprès des volontaires intéressés pour s’initier à l’apiculture contemporaine et antique (environ 1 500 € chaque année)
- de réaliser des expositions et des publications, de mettre à jour le site Internet pour mettre les résultats à disposition de tous (selon les budgets disponibles 2 000 à 3 000 €)

Vous pouvez nous aider financièrement de différentes façons :
- soit en ligne ici même, sur le site de MiiMOSA ou 
- directement par adresse postale, les dons peuvent alors nous être adressés directement par courrier à : 
Archeo SRJ Mairie, 52 rue du Stade, 38460 Saint-Romain-de Jalionas

Un grand grand merci à vous tous !