Transition écologique pour cette exploitation laitière

L’exploitation familiale

Le GAEC HUYART est une entreprise familiale de production laitière, exploitée par un père et son fils, Laurent et Grégoire, sur la commune de Clastres dans l’Aisne. Ce dernier a repris les parts sociales de son oncle, parti à la retraite en 2019. Depuis, un important plan de développement a eu lieu pour permettre de se projeter sur l’ensemble de sa carrière, impliquant une augmentation de cheptel, une mise aux normes de la stabulation, de la fumière et de deux robots de traite afin d’optimiser le travail des exploitants. 

Le troupeau a été sélectionné ces dernières années et le cheptel augmenté par renouvellement interne, de manière à porter le nombre de vaches en lactation de 110 à environ 140 en 2027 afin d’amortir les robots de traite. Rappelons que pour mettre ce système de traite en place, les fermes doivent disposer du foncier nécessaire autour des bâtiments afin de laisser un accès libre vers l’extérieur aux animaux. En termes de bien-être animal et suite à la réfection des installations, les bâtiments sont bien ventilés, les animaux sont en logettes (pas de bousculade, une place dédiée) et ont un matelas de confort ainsi que des brosses-rouleaux à dos en libre accès. 

L’installation de Grégoire coïncide donc avec une forte hausse des investissements liés au plan de modernisation mais également avec la reprise des parts sociales de son oncle. 

L’alimentation : un enjeu nutritionnel et écologique

C’est sur l’alimentation que porte désormais l’effort. En effet, l’exploitation fait jusque-là appel à un prestataire pour “ensiler” (stocker en atmosphère confinée) l’herbe de ses prairies sous forme de 1200 à 1500 balles de foin par an sous plastique. Cette pratique aux avantages nutritionnels indéniables se heurte néanmoins au bon sens en termes de transition écologique, car le plastique utilisé n’est pas recyclable, tandis que la sous-traitance est coûteuse et le prestataire privilégie dans son calendrier de travaux les gros chantiers liés aux exploitations céréalières, majoritaires dans le secteur. Ce retard à la fauche porte préjudice à la qualité des fourrages, plutôt grossiers et nécessitant un broyage supplémentaire avant dépôt dans l’auge. C’est autant de carburant consommé et de manque à gagner sous forme de production laitière induite par la qualité des fourrages.

Les investissements en cours

Les HUYART ont donc décidé d’acquérir une auto-chargeuse qui permettra de faucher des pousses d’herbe fraîche et de les servir directement aux animaux. La stabule étant bordée par un terrain en pente, un terrassement important et spécifique a été réalisé par un entrepreneur pour permettre à la machine de manoeuvrer vers le bâtiment qui abrite les vaches. Sur ce terrassement, il est prévu dans un futur proche d’installer un bâtiment de stockage du fourrage qui rendra l’exploitation plus à même de gérer ses stocks d’aliments en silo à plat sans utiliser des balles plastiques, et qui sera en partie soutenu par une subvention.

C’est ce terrassement que l’exploitation a porté sur sa trésorerie à hauteur de 40 000 euros et qu’elle souhaite refinancer par un prêt sollicité auprès de la communauté MiiMOSA.