Le groupe projet PRU’NA GROW regroupe 11 exploitations arboricoles dans les départements du Lot, Lot-et-Garonne et Dordogne. Nous avons pour finalité de pérenniser la compétitivité des exploitations par le biais de transitions agroécologiques. C’est à la fois un impératif de résilience face au changement climatique et une volonté de revoir les pratiques agronomiques. Notre projet actuel est construit pour mettre en œuvre les leviers d’amélioration des pratiques culturales identifiés, et de quantifier la diminution effective des GES à l’échelle de nos vergers de prune d’Ente.

Notre plan d’actions s’articule selon 4 thèmes : les couverts végétaux, la biodiversité, la fumure organique et le renouvellement du verger.

Description détaillée

Notre structure

Le Bureau national Interprofessionnel du Pruneau, sous la forme d’une SAS, est l’organe de représentation de la filière pruneau d’Agen reconnue par son IGP. Doté d’un service technique verger depuis sa création en 1962, celui-ci met en œuvre les activités Recherche-Développement et vulgarisation auprès des 900 producteurs regroupés dans 8 organisations. Notre activité d’expérimentation en verger est principalement orientée sur la protection sanitaire (référencé BPE), mais nous collaborons activement avec l’INRAe et le CTIFL sur des actions d’adaptation variétale ou de réductions d’intrants (réseau DEPHY Expe…).

Notre ambition

Les conditions de production sont variables et très dépendantes des facteurs biotiques (pression bioagresseurs) et abiotiques (stress hydrique, gel…). A titre d’exemple, sur les deux dernières années nous avons perdu plus de 60 % du potentiel de rendement à cause du gel printanier : 15 000 t contre 40 000 t en année normale. Ces évènements interrogent les pratiques culturales existantes et leur nécessaire adaptation pour préserver le potentiel productif tout en optimisant notamment la ressource en eau. La résilience agroécologique de nos vergers apporterait une part de sécurisation face aux aléas.

Par ailleurs, en tant que structure interprofessionnelle, le programme Solnovo pourrait être un réel précurseur des changements de pratiques à déployer à l’ensemble du verger productif, soit plus de 11 000 ha et près de 900 producteurs.

Notre projet

Les terres agricoles occupées par des vergers de pruniers rendent un service environnemental par l’occupation permanente du sol. La répartition des vergers entre les plaines et les coteaux assurent des fonctionnalités paysagères et structurantes sur le milieu physique. A titre d’exemple, sur un aléa climatique comme les fortes pluies (type « pluies cévenoles »), les vergers assurent une lutte contre l’érosion des terres.

Aujourd’hui nous souhaitons aller plus loin dans les pratiques agroécologiques. Notre plan d’action, organisé en 4 thématiques :

• Les couverts végétaux : composés de légumineuses, ils permettront d’apporter des minéraux (dont azote), de manière générale, à produire plus de matière sèche et donc augmenter le taux de MO dans les sols, et enfin, l’augmentation du taux de couverture sur le rang permettra une meilleure gestion de l’enherbement
• La biodiversité : substituer les pyréthrinoïdes (insecticides) par du biocontrôle afin de préserver les phytoséiides, auxiliaires de cultures ; tester l’inoculation des arbres par des Champignons Mycorhiziens Arbusculaires (CMAs) indigènes et enfin, augmenter la part d’infrastructures agroécologiques, notamment en plantant des haies.
• La fumure organique : substituer à 100% les apports d’engrais minéraux au sol par des fertilisants organiques
• Le renouvellement du verger : augmenter le stockage de C en broyant et incorporant au sol les bois des parcelles arrachées

Les impacts de nos pratiques sur l’empreinte environnementale, sur 5 ans* :

• 133 tonnes de carbone stockées
• 29 tonnes d’azote minéral économisées
• 2 800 tonnes de matières sèches produites
• 225 tonnes eq. CO2 non émises
• 221 300 m3 d’eau économisés
• 195 ha de biodiversité (phytoséiides) préservée.

* Les chiffrages sont obtenus à partir de références techniques issues des Chambres d’agriculture, ADEME, CTIFL et Arvalis.

Le financement du projet PRUN’A GROW va permettre d’innover dans nos pratiques agricoles. Il permettra notamment pour les exploitations engagées dans le collectif (non exhaustif) :

• D’acheter un semoir semi-direct pour engager la généralisation des couverts végétaux en inter-rangs
• De tester l’inoculation des arbres par des Champignons Mycorhiziens Arbusculaires (CMAs) indigènes
• De substituer les pyréthrinoïdes (insecticides) par du biocontrôle afin de préserver les phytoséiides, auxiliaires de cultures
• De planter des mètres linéaires de haies en périphérie des parcelles avec comptages faunistiques
• D’acheter les semences de couverts végétaux
• D’améliorer la gestion de l’enherbement par des techniques autres que l’utilisation d’herbicides
• De participer aux frais de déplacement du collectif pour accéder aux formations, réunions, bords de champs…

Nous comptons donc sur vous, entreprises et citoyens, pour soutenir la démarche et les agriculteurs de votre territoire dans leur changement de pratiques dont les bénéfices en termes environnementaux, économiques, sanitaires et nutritionnels concernent l’ensemble de la société.