Faisons une fleur aux abeilles !

Dans les années 50, Jean Giono a écrit « L’homme qui plantait les arbres », un récit qui constitue une œuvre majeure de la littérature « écologiste ». Pourquoi n’y aurait-il pas des semeurs de fleurs. C’est le projet que le Réseau Biodiversité pour les Abeilles souhaite développer en Champagne crayeuse avec la collaboration de l’association Symbiose.

Objectif :

L’objectif de ce projet est de faire semer pour le printemps 2016 des hectares de jachères apicoles par des agriculteurs, afin d’augmenter la disponibilité florale des paysages agricoles et d’enrichir les ressources alimentaires (pollinifères / nectarifères) des abeilles et des autres pollinisateurs.

Les jachères apicoles :

Les jachères apicoles sont des mélanges de plantes herbacées. L’avantage de ces espèces est qu’elles produisent du pollen de qualité et du nectar en quantité. En fonction des mélanges, les jachères apicoles offrent des floraisons étalées couvrant l’essentiel de la pleine saison apicole (d’avril/mai à juillet/août) et présente également l’avantage d’être « pérennes », avec une durée de vie de trois ans ou plus.

L’émergence de telles sources de pollen et de nectar va permettre à de nombreux insectes pollinisateurs de trouver de la nourriture. Si l’abeille domestique est la première à laquelle on pense, il existe également d’autres pollinisateurs qui vont pouvoir en profiter (Plusieurs espèces de bourdons (genre Bombus) et d’abeilles sauvages solitaires (Halictes, Mégachiles…),plusieurs espèces de syrphes, et de nombreuses autres de l’ordre des diptères ainsi que plusieurs espèces de papillons.

Les jachères apicoles constituent aussi des zones de nourrissage et d’habitat pour de nombreuses autres espèces, comme les auxiliaires de cultures et l’avifaune, et elles permettent d’enrichir la biodiversité d’un paysage agricole souvent pauvre.

La démarche :

Nous savons que l’implantation d’une oasis de fleurs sur un territoire permet d’irriguer une zone équivalente à la zone de butinage d’une colonie d’abeilles soit 3000 ha. En effet, d’après nos précédentes études, nous avons observé qu’une implantation de jachères apicoles sur seulement 0,5% de la zone de butinage d’une colonie d’abeilles, permettait d’assurer les 2/3 des besoins de cette colonie.

En prenant comme référence les 0,5% de territoire nécessaire pour garantir une ressource alimentaire suffisante pour les pollinisateurs, cela reviendrait à implanter 25 hectares de jachères apicoles sur la zone du projet. Ces jachères seraient semées au printemps 2016, au cours du mois d'avril, afin que les premières fleurs puissent fleurir dès le mois de juin, en pleine période de butinage des abeilles.

Les bénéfices :

Les bénéfices de ce projet sont donc multiples : il permet bien évidement de préserver la biodiversité en milieu agricole, en assurant une bonne production de miel aux apiculteurs de la région, tout en garantissant le service de pollinisation indispensable pour le maintien d’une production agricole durable. Il permet également d’entretenir et de développer le dialogue entre le monde apicole et le monde de l’agriculture.

Le coût d’implantation d’un hectare de jachère est estimé à 250€, donc le coût total de ce projet s’élève à 6 250€. Bien sûr, si la collecte dépasse cet objectif le nombre d’hectares implanté sera alors plus important, ce qui fera augmenter la ressource alimentaire pour les pollinisateurs en Champagne crayeuse.

Ce coût de 250€ comprend l’achat des semences présentant un réel intérêt apicole, une rétribution pour l’agriculteur ainsi que l’accompagnement des agriculteurs afin d’assurer et d’optimiser la mise en place des jachères apicoles : implantation et suivi de développement. 

Un outil cartographique sera également développé afin d’assurer à nos contributeurs une traçabilité des jachères parrainées (localisation et nombre d’hectares implantés).

Enfin, comme le Réseau Biodiversité pour les Abeilles est une association loi 1901 reconnue d'intérêt général, dès lors, les contributions ouvrent droit à une réduction d'impôt à hauteur de 66% pour les particuliers et 60% pour les entreprises.