Diversification d'une chèvrerie engagée en Anjou

Historique et activité de la chèvrerie

En 2020, après 7 ans en tant qu’ouvrière agricole, Hélène Camehl s'installe sur EARL des Cabris de Carbay située dans le village éponyme du Maine et Loire. Elle se dédie à l’élevage de 365 chèvres laitières et à la culture à travers 30 ha qui servent principalement à les nourrir. Le plan initial d’installation était ambitieux puisqu’il s’agissait de transformer l’entreprise existante de vaches laitières, en installant un cheptel caprin et en adaptant les bâtiments, le tout hors cadre familial (le compagnon d'Hélène travaille hors de l’exploitation). 

Le plan accordé par la banque prévoyait initialement 300 chèvres et la création de bâtiments mais l'EARL a dû s’adapter rapidement au moment de la crise COVID, le contexte ne permettant plus aux artisans d’honorer leurs devis. 

Hélène s’adjoint alors un ouvrier polyvalent (possédant une vraie technicité culture et élevage) recruté en février 2022, qui l’aide à aménager les bâtiments et prendre soin des animaux qui arrivent peu après. Cette embauche non prévue ainsi que la prise en charge des travaux modifient le prévisionnel et fixent un seuil de rentabilité plus élevé. Cela a pour conséquence directe une augmentation rapide du cheptel (et de l’infrastructure) porté sur la trésorerie initiale et dans un contexte sanitaire et économique impactant durement la filière.

Malgré ces difficultés, la dirigeante fait face en adaptant son outil de production. La gestion d’un système laitier de qualité est rapidement maîtrisé, ce dont témoignent les relevés de la laiterie, et qui lui assure un débouché légèrement supérieur au prix du marché. Les travaux entrepris sur la partie culture permettront pour leur part d'améliorer l'autonomie alimentaire de l'exploitation en 2025, au détriment d’un creux de trésorerie sur l’exercice 2024.

Développement et diversification 

Le cheptel de l'EARL s’agrandit à un rythme d'environ +50 têtes par an. Le seuil de rentabilité de 340 chèvres a été dépassé au cours du dernier exercice, permettant à l’exploitation d’équilibrer son budget. Afin de pérenniser l'exploitation, Hélène a pour objectif d’arriver à un cheptel de 400 animaux en lactation d’ici l'année prochaine. 

Dans une démarche de diversification et d'autonomisation de ses activités, la dirigeante a mis en place des projets de : 

• Vente de chevrettes et reproducteurs depuis cette année avec la certification Chevrettes de France.
• Culture de céréales (blé, orge, triticale) en rotations sur 15 ha entrés en production à l’été 2024.

Un élevage engagé

L’exploitation à taille humaine d’Hélène est certifiée HVE, engagée en faveur de méthodes d'élevage responsables et respectueuses du bien être animal (qualité de l’alimentation et des soins, taille et aménagement de bâtiments lumineux, car la chèvre est photosensible…).

L’objectif est de nourrir le troupeau aux fourrages et aliments issus de l’exploitation. Pour aller plus loin dans cette démarche, elle a récupéré 19 ha en fermage en janvier 2024 et 19 autres ha sont prévus d’ici l’été 2025 afin de limiter les achats.

Côté sanitaire, le cheptel a été touchées de maladies courantes dans le secteur caprin sans mortalité excessive : la fièvre catarrhale ovine et la toxoplasmose. 

Ces maladies sont immunisantes, c'est-à-dire qu’un animal ne peut pas la contracter deux fois, d’où la réduction du risque sanitaire dans les années à venir. 

Cela étant, Hélène a malgré tout renforcé sa politique en matière de prévention : vide sanitaire, soin particulier apporté à la génétique (achats réguliers de boucs soigneusement sélectionnés pour renouveler le cheptel), et vaccination automatique des jeunes animaux.

La trésorerie de l'EARL a été mise sous tension du fait des travaux successifs nécessaires pour la mise en place d’un outil de production adapté. De plus, l’activité de production laitière caprine est saisonnière et concentre l’essentiel de la production entre mars et octobre. Pour ces raisons, la dirigeante vous sollicite aujourd’hui pour participer au financement de son besoin en fonds de roulement. 

Cette trésorerie sera utilisée pour reconstituer la trésorerie utilisée en financement moyen termes, payer les achats courants (alimentation en particulier), régler la prestation CUMA (utilisation collective de matériel agricole) de l'été 2024 et préparer la saison 2025 en attendant le retour en lactation des chèvres fin février.

Néanmoins, la société a dépassé son seuil de rentabilité opérationnelle depuis 2 ans et son chiffre d'affaires est en croissance du fais de l'accroissement du cheptel, ce qui laisse entrevoir une progression sensible de la rentabilité sur l'exercice en cours et les prochains exercices.  

Hélène et ses cabris vous remercient pour votre soutien !