Les cépages alpins du Voironnais

Un jour, j'ai lu la BD "Les Ignorants" d'Etienne Davodeau et j'ai compris que ma vie allait basculer. Depuis, tout s'est enchaîné et aujourd'hui, à 36 ans, diplôme en poche, je m'apprête à m'installer en tant que vigneron. 

J'ai choisi d'appeler mon domaine "Les Alpins", car les vins que je produirai seront tous issus de cépages alpins. Pour le moment, je n'exploite qu'une toute petite parcelle (environ 0,3 ha), mais je souhaite pouvoir exploiter à terme 3 ha, ce qui implique la programmation d'importantes plantations. Et c'est là que vous intervenez.

Mon projet ...

... c'est d'abord la renaissance d'un vignoble abandonné. Dans le Voironnais, la plupart des vignes ont été arrachées pour faire place à l'urbanisation, pourtant toutes les conditions sont réunies pour cultiver des raisins de qualité et élaborer de grands vins (alpins, ça va de soi). 

... c'est aussi la redéfinition d'une identité perdue, celle de la viticulture iséroise. Je ne souhaite pas faire pousser n'importe quels raisins : les Alpes représentent l'une des plus grandes réserves de diversité en matière de cépages. Ceux-ci ont traversé les siècles et ont été sélectionnés pour leur adaptation aux conditions locales. Ce sont ces cépages qui me permettront le mieux d'exprimer mon terroir.

... c'est enfin une démarche d'émancipation. M'installer en tant que vigneron, c'est pour moi faire le choix d'une vie équilibrée, au rythme des saisons, en interaction avec un environnement le plus riche possible. Je veux pratiquer une agriculture respectueuse et responsable, prometteuse d'avenir.

De l'ampélographie à la viticulture

Mon projet est de replanter des cépages rares. La difficulté avec les cépages rares, c'est qu'ils ne sont pas disponibles sur catalogue, comme pourraient l'être des cépages plus classiques. Avant de pouvoir les planter, il est donc nécessaire de les retrouver et de les multiplier. 

La toute première étape consiste à éplucher la bibliographie existante sur le sujet. Il s'agit en général d'ouvrages datant du début du XX°, offrant une description assez précise des cépages. Cela permet de faire le tri des cépages les plus qualitatifs. De là, il faut parcourir les vieilles vignes, reconnaître à la forme de la feuille, des grappes et des baies, les cépages que l'on recherche, puis sélectionner les plus beaux individus. En hiver, on prélève les bois de taille que l'on assemble à un porte-greffe. Il ne reste alors plus qu'à patienter et à planter l'année d'après.

Heureusement, je ne suis pas seul pour m'atteler à une telle tâche. Je fais en effet partie d'une association particulièrement active en la matière : le Centre d'Ampélographie Alpine Pierre Galet, basé à Montmélian, en Savoie. 

Avec l'aide de plusieurs autres vignerons, j'ai ainsi pu réaliser au cours de l'été 2013 une série de prospections qui m'ont permis d'établir une première sélection.

Des plantations progressives

Replanter des cépages rares est une démarche nécessairement longue du fait de la faible disponibilité du matériel végétal de base, servant à la multiplication. L'objectif est de planter un peu plus de 2 ha sur 3 ou 4 ans. J'ai ainsi sélectionné pour leurs qualités trois cépages rouges : le Servanin, le Persan, l'Etraire; et un cépage blanc : la Verdesse. 

En 2015, une plantation de Persan (2500 pieds) et de Verdesse (1000 pieds) est prévue, soit 0,5 ha. En 2016, j'espère pouvoir planter entre 0,8 et 1 ha. 

L'outil de production avant tout

Partir de rien en viticulture, ça demande de la patience, mais pas seulement ... Au début, on fait avec les moyens du bord, mais il faut tout de même investir, notamment dans les plantations.

Si je sollicite votre soutien, c'est pour permettre de financer cette première plantation. Le coût d'un plant greffé "sur-mesure" est d'environ 1,50 €, à quoi il faut ajouter le coût du tuteur, 0,40 €. Soit 6650 € pour 3500 pieds. Le budget global prend également en compte la préparation du sol avant la plantation (environ 500 € de fumure bio et 200 € de prestation de service), ainsi que la commission de MiiMOSA.

Si la collecte dépasse ce montant, vous aurez la satisfaction d'avoir participé à l'achat d'un tracteur vigneron (12000 €), d'un pulvérisateur performant (5000 €), d'outils de travail du sol (2500 €), ... 

En contrepartie de votre soutien, je vous propose :

• le parrainage des pieds de vigne qui seront plantés cette année : autant de noms inscrits dans la vigne que de contributeurs afin de rendre visible l'efficacité de votre soutien.
• la découverte de mes premiers vins : la cuvée "Trinquons" 2014, ainsi que deux vins d'apéritif "Vin de Noix" et "Ratafia".
• la découverte des vins alpins, au travers d'une sélection de vins provenant de vignerons amis.

La cuvée "Trinquons" est élaborée à partir d'un assemblage de Jacquère, de Mondeuse et de Merlot (ce qui correspond à l'encépagement d'une petite parcelle que j'exploite au lieu dit "Le Trincon"). Il s'agit d'un vin rosé, léger et fruité, qui se veut être une véritable invitation au partage et à la convivialité.

Le vin d'apéritif "Vin de Noix" est obtenu par la macération de noix vertes dans un vin rouge et un alcool de fruits. Le vin est issu de la vendange 2014 et l'alcool a été distillé à partir des fruits récoltés sur nos parcelles. Les noix seront récoltées fin juin / début juillet 2015.

Le vin d'apéritif "Ratafia" est un vin muté, ou mistelle, obtenu en additionnant de l'alcool de marc à du jus de raisin fraîchement pressé. Il faudra donc attendre les prochaines vendanges ...