Jeune chevrière sans terres

"UN JOUR, JE SERAI ÉLEVEUSE DE CHÈVRES !"

C'est ce que j'ai dit à mes parents, à tout juste 10 ans! Ma famille n'est pas issue du monde agricole, elle a donc accueilli la nouvelle avec un peu de surprise. Mais l'évidence était bien là car mon attirance et mon amour pour les animaux n'étaient pas méconnus. C'est pour moi une réelle vocation!

Mon parcours 

J'ai tout naturellement suivi un cursus scolaire agricole. Les nombreux stages et visites sont venus compléter mes connaissances dans le domaine de l'élevage et de la fabrication fromagère. Au gré de ces expériences, j'ai ciblé progressivement la façon de mener mon futur élevage en respectant au mieux mes principes personnels. Ma sensibilité envers le vivant et la Terre m'a fait me diriger vers une agriculture extensive où le bien-être animal est priorisé, la qualité du produit optimisée et la valorisation du travail garantie par la vente directe aux consommateurs de proximité.

Après deux ans en tant que salariée agricole, j'ai décidé qu'il était temps pour moi de lancer ma propre activité. Je voulais mon indépendance dans ma façon de travailler et de la liberté dans mes actes.

Face à la rudesse du travail en agriculture, on m'a souvent demandé ce qui me poussait dans cette voie. 

Mes raisons sont très nombreuses:

> aimer la compagnie des animaux
> la confrontation à la nature avec ses joies et ses difficultés
> la liberté de conduire son entreprise selon ses idées
> le plaisir de fabriquer un produit sain, de qualité, artisanal et typique de son terroir
> avoir le sentiment d'être utile et de faire quelque chose qui a du sens
> la simplicité, la modestie et la sobriété que ce travail procure. 

N'ayant donc aucun doute sur mon avenir de chevrière, je me suis mise à chercher une ferme ou des terres agricoles à acheter. J'ai donc commencé à prendre contact avec la Chambre d’agriculture et confronté mon projet aux banques qui, face à mes faibles économies et à mon profil atypique de jeune femme non issue du milieu agricole et seule... m'ont fermé les portes au nez! Cependant, il en fallait d'avantage pour faire écrouler ce rêve qui sommeillait en moi depuis trop longtemps! 

Le démarrage de l'élevage

J'ai trouvé auprès de ma famille la dernière possibilité pour lancer mon activité. J'ai pu aménager une partie d'ancienne grange pour y loger mes futures chèvres et occuper un petit terrain d'un hectare pour les faire pâturer. 

En février 2014, sans aucune aide financière, j'ai acheté 15 chevrettes et un bouc, du matériel d'élevage, un mobile home que j'ai aménagé en fromagerie, l'alimentation du troupeau et quelques frais vétérinaires qui sont venus compléter la facture totale de plus de 10 000€. 

Durant un an, j'ai élevé les chevrettes tout en continuant à travailler pour des agriculteurs et en faisant les démarches nécessaires pour la production et la vente de mes fromages à venir.

Conduite de l'élevage

Les chèvres sont nourris avec du foin que j'achète à un voisin agriculteur et avec des céréales que j'achète à une coopérative agricole. Elles ont accès au pré quasiment toute l'année, lorsque la météo le permet. Je conduit mon élevage de la façon à respecter aux mieux leurs besoins et leurs caractéristiques naturelles (pas d'écornage, lait maternel, saison naturelle de reproduction, etc.). Je limite le plus possible le recours aux antibiotiques ou aux vaccins.

Le début de la production de fromage

En février 2015, mes chèvres ont donné naissance à leurs premiers chevreaux. Deux mois après, une fois que les chevrettes ont été sevrées, j'ai pu démarrer la production de fromage. 

> Le matin je trais les chèvres avec un chariot de traite. Elles produisent environ 20 litres de lait par jour.
> Après la collecte, le lait est transformé en fromage. Afin qu'il conserve toute ses qualités gustatives et nutritionnelles, le lait ne subit aucun traitement thermique. C'est donc avec un lait cru entier que je transforme les fromages par des méthodes artisanales. Je fabrique du fromage dit "lactique", de différents formats : crottin, palets, bûche, cœur.
> Ils sont ensuite affinés dans une cave qui ressemble à un gros frigo. 

Voilà donc deux mois que je commercialise ma production. Pour des raisons réglementaires et parce que c'est la meilleure façon de valoriser ma production, je vend mes fromages uniquement en vente directe. Actuellement je livre mes fromages à des personnes qui commandent sur internet via le "Drive Fermier" et "La Ruche qui dit Oui" et à des personnes de mon entourage. La vente directe à la ferme est également utilisée par des clients. 

Un profil atypique

Les caméras de TF1 se sont intéressées à moi et à mon activité et j'ai eu droit à un petit reportage sur "Sept à Huit"

Perspectives d'avenir

Mes fromages plaisent mais aujourd'hui je ne vis pas de mon activité. Pour que mon projet soit viable je devrais doubler ma production, c'est à dire transformer le lait d'une trentaine de chèvres. Avec les chevrettes qui sont nées cette année, l'effectif de chèvres en lactation sera quasiment de trente à partir de février 2016. Toutefois, le lieux que j'occupe actuellement ne me permet pas de loger autant de chèvres. 

En terme de surface de terres agricoles, l'agrandissement est impossible car les terres voisines sont déjà occupées. De plus, les propriétaires de la maison et donc de la grange que j'occupe souhaitent prochainement vendre ce bien. 

Je n'ai donc d'autres choix que de trouver un endroit qui me permettrait de m'installer définitivement dans de meilleures conditions.

La priorité est d'accéder à des terres agricoles

Pour un troupeau de 30 chèvres, il faut au moins 5 hectares. Ces terres serviront de pâturage mais également de support pour la chèvrerie et la fromagerie que je ferais construire par la suite.

Je souhaite m'installer dans le sud du Tarn pour des raisons familiales et parce que que la demande en fromage de chèvre y est importante avec très peu de concurrence. 

Le prix des terres agricoles dans cette zone est d'environ 7 000€/hectare. Pour 5 hectares, le montant serait donc de 35 000€. Pour pouvoir faire un tel emprunt auprès d'une banque, je dois pouvoir justifier d'un apport personnel de 20% soit 7 000€. Au delà de cette somme ça sera d'avantage d'apport personnel et donc de crédibilité auprès des banques! 

J'ai décidé de faire appel à votre aide pour cet apport personnel car, aujourd'hui, je suis face à une problématique qui pourrait m'obliger à abandonner tout ce que j'ai réussi à construire malgré les difficultés.

Une fois propriétaire d'un terrain, je pourrai faire de nouvelles démarches auprès de la Chambre d'agriculture pour bénéficier des aides Jeunes Agriculteurs et d'un prêt bonifié pour la construction de la chèvrerie et de la fromagerie.

Même une fois collectée la somme nécessaire, mon parcours sera encore long mais sans votre aide rien de tout cela ne sera possible!

Votre participation : un acte raisonné !

En décidant de me soutenir financièrement, vous n'aiderez pas seulement un projet personnel mais vous participerez au maintien d'une petite agriculture qui respecte tous les acteurs de sa filière (animaux, terres, producteurs, consommateurs), une agriculture de qualité et non de quantité. Dans un monde paysan vieillissant et masculin, où les exploitations sont devenues hors de prix, prouvons ensemble qu'une jeune femme peut y arriver!

MERCI D'AVANCE!!!!!!!!