Les vergers du berger bio

Pour lutter contre le changement climatique, l’agriculture doit faire sa transition. On a besoin d’un changement maintenant. Mais le temps de l’agriculture est long. On doit changer radicalement nos modes de production d’aliments. On ne peut plus consommer des ressources fossiles et utiliser la chimie.

Comme vous, je suis au courant de tous ces concepts.

Ils m’ont rendu éco-anxieux et, pour lutter contre cela, j’ai décidé de passer à l’action dans mon exploitation agricole. Je me suis installé il y a huit ans avec le projet de recréer des pré-vergers et j'ai commencé par me classer bio. N’étant pas issu d’une famille d’agriculteurs, j’ai dû me projeter durablement, afin de créer ce métier.

Qui suis-je ?

J’ai quatre enfants, ma femme est cadre en qualité dans une clinique proche de chez nous. Mon métier d’artisan que j’exerce depuis 30 ans me permet de vivre décemment de mon activité et d’avoir du temps disponible. Dans ces conditions, je ne pouvais pas tout quitter, et partir dans une lointaine campagne (qui a dit Corrèze ?).

J’ai donc regardé les espaces agricoles abandonnés autour de chez moi. Nous habitons dans la métropole Lilloise qui a été urbanisée et industrialisée depuis 200 ans. Cette consommation de terre agricole laisse beaucoup de confettis qui n’intéressent plus les agriculteurs conventionnels toujours en recherche de plus de mécanisation et de grands espaces… J’ai donc trouvé assez facilement 2 hectares contre ma maison. Ces espaces étaient pratiquement abandonnés et les propriétaires les faisaient broyer deux fois par an. Dès lors, il fut facile de leur proposer d’entretenir leurs espaces et de leur redonner vie en plantant des pommiers et en y faisant paître des moutons.

A ce jour, j'ai réussi à capter 8 hectares de pâtures et 12 hectares de labours.

Installer des pré-vergers

J'ai débuté la fabrication de pommiers de variétés régionales. Ma grande chance fut qu’il y a un très grand verger conservatoire à 1 km de chez moi. Ce verger diffuse gratuitement des greffons de variétés anciennes. J’ai donc pu, dès lors, créer mes propres arbres. Ils sont tous différents, chacun a son caractère, ils peuvent être vigoureux ou modestes, raides comme la justice ou penchés comme des tournesols vers le soleil, certains sont inclinés par la force du vent dominant…

Ces arbres, ensemble, forment des pré-vergers. 

Ce système date du paléolithique. Il s’agit d’un cercle vertueux entre les herbivores et les pommiers. Les arbres créent de l’ombre et un microclimat qui est bénéfique pour les moutons. Ils stockent du carbone et améliorent la qualité du sol. Les moutons profitent de l’herbe et mangent les pommes véreuses, ce qui contribue à maintenir la population de Carpocapse (le petit ver qui mange les pommes) à niveau acceptable.La conduite en pâturage tournant dynamique permet une belle croissance des agneaux sans aucun autre aliment que l'herbe.

 Par essence, cette synergie est au summum de l’agroécologie.

Pour défendre l’environnement, il faut qu’il existe. Maintenant, ces espaces ne sont plus de vaines pâtures , ils sont des espaces agricoles, bucoliques que beaucoup de monde s’est approprié. Ils font partie intégrante du paysage au bord de la ville. Il sera facile ou tout au moins possible de les sanctuariser.

Le développement d'une production

Seul inconvénient, la mise en route de la production nécessite 20 ans, soit le temps pour les arbres de pousser…

Durant ces 20 ans, il faut fabriquer l’arbre, le planter en place définitive dans une pâture, le former et attendre qu’il ait atteint sa vitesse de croisière de production.

Chaque arbre coûte 100 €, on plante cent arbres par hectare : 1 ha coûte donc 10 000 € en arbres. Et cette somme ne pourra être amortie qu’à partir de la 20e année…

C’est pourquoi aujourd’hui je fais appel à vous afin d’acheter des arbres qui ont déjà cinq ans. Ces arbres sont mis au monde par quelques rares pépiniéristes, qui sélectionnent des variétés régionales.

Ah oui, j'ai oublié de vous parler des variétés de pommiers… Je ne plante que des variétés anciennes issue de notre terroir qui ont des grands avantages gustatifs et de conservation. Il s'agit des pommes cabarette, colapuis, reinette des capucins, reinette de Fugélan, reinette de waleffe, la liste est longue…

De la même manière, nous élevons des brebis de la race boulonnais. Ce mouton est originaire de la région de Boulogne-sur-Mer. Sa morphologie et son type sont particulièrement adapté au coteaux et au fourrage grossier que l'on retrouve toute l'année.

L’élevage des moutons est actuellement la seule jambe de mon exploitation.

En conclusion

Ce système très vertueux et très ancien représente l'avenir de la production agricole. Il coûte cher à mettre en place, mais une fois lancé il ne s'arrête jamais.

En effet, quand un arbre arrive en fin de vie, il suffit de le remplacer. Ainsi le verger produit toujours.

Aujourd'hui, vous pouvez participer à ce renouveau en nous aidant à recréer cette production. On a besoin de vous maintenant.

Grâce aux fonds réunis, nous allons pouvoir acheter des arbres à un pépiniériste local ainsi que tout le matériel de protection durable.

Un arbre haute tige coûte 50 € auquel il faut ajouter 40 € de protection ainsi que 10€ de fixations : cela revient à 100€ par arbre au total.

Actuellement l’exploitation compte 2 ha de verger sur 20 ha disponibles. L’objectif est d’arriver à 10 ha de verger et 120 brebis, ce qui permettra à un agriculteur de tirer un revenu décent, tout en préservant la nature et avec un bilan CO2 positif.

Si nous atteignons l’objectif entier, nous pourrons planter 1 ha de verger c'est à dire 100 arbres (100x100 = 10 000€).

Cet hectare de verger produira dans 20 ans environ 15 tonnes de pommes par an.

Nous pouvons aussi accepter les chèques, à envoyer à l'ordre et à l'adresse suivante : Rémy KAUFFEISEN, 1G rue du rivage Hem 59510

Un grand merci pour votre soutien à ce projet !