De nouvelles serres pour la Routoutouille

Une petite présentation du paysan que je suis devenu

Je suis né dans les Ardennes, en 1979, dans la contrée du Sedanais, où à l'opposé de la Vendée 70% des terres sont occupées par la forêt.Très tôt, je suis initié familialement au jardinage et à ce qu'il apporte, et au bois de chauffage. Si je trouve important de le dire, c'est que c'est une des raisons qui m'ont amenées là où j'en suis actuellement.

À l'âge de 15 ans, je pars en apprentissage dans une pépinière forestière, où je fais mes premiers pas en tant que cultivateur professionnel. Labour, préparation de planches de culture, semis, repiquage, plantation et entretien de celles-ci pour obtenir un BEP agricole forestier, et enchaîne à l'école réputée de Mirecourt un Brevet de technicien agricole en gestion forestière.

Couplé à mon tempérament hyperactif, le courage et l'envie de faire par moi-même m'invitent à aller chercher la douceur du climat vendéen, n'ayant qu'un seul but en tête : créer une ferme.

Les convictions, qui sont propres à chacun, chose que je respecte, sont à mon regard ce qui nous guide et mène là ou on veut aller. Et pour moi, difficile de déroger, ce sera une ferme bio, saine, nourricière et à échelle humaine. Le travail, c'est la santé, et la bonne bouffe aussi !!! 

Mes pratiques agricoles

J'opte donc dès le départ pour une technique simple et ancestrale, mais qui demande temps et détermination : le travail du sol. Je vise aussi un maximum d'autonomie. Il y aura donc des bêtes, plus ou moins grosses dans le but de me nourrir, et surtout de donner l'élément de base au jardinage : le fumier.

Pas de plastique pour couvrir le sol, pas non plus de paille industrielle entre les rangs bien binés et désherbés patiemment, et encore moins de gaspillage de foin (denrée élémentaire à la vie des ruminants l'hiver), je fauche l'herbe en silence, avec une faux forgée à la main, et cueille mes besoins de couverture dans la nature qui m'entoure.

Je fais le choix de ne pas me faire certifier, car la vente en directe se permet grâce à la confiance, et que pour moi le contact humain est nécessaire.

Les semis du jardin sont effectués en mini-mottes, à la main, une par une mais avec détermination et professionnalisme, et les seuls engrais prodigués aux plantes sont les purins que je réalise moi-même (ortie, consoude, pissenlit).

En ce qui concerne la nourriture du sol, (parce  qu'il ne suffit pas que de nourrir les hommes, mais aussi la terre ), ce sont les fumiers (des poules et de ma vache Pie Noire, alias "Boubou") qui sont récoltés à la fourche, mélangés à du broyat de bois et de l'herbe fauchée, et enfin brassés pour être compostés d'une année à l'autre. C'est une partie du travail réchauffant de l'hiver, difficile je l'avoue, mais qui offre alors tout son sens lorsque l'on en voit les résultats, un sol profond, léger et humifère et une production abondante et qualitative.

Enfin, l'importance du choix des semences ne peut être négligé. C'est donc vers La Boîte à Graines que  je me tourne, une maison Vendéenne sérieuse et objective, en vue d'un partenariat local et sans flonflon, des graines rustiques, anciennes et pas d'hybrides F1 ! De plus, j'y trouve un rapport humain inégalable et surtout local.

La Routoutouille, un brin d'histoire

C'est en l'an 2014 que née la microferme de la Routoutouille, sur des idées et convictions bien réfléchies. C'est sur une surface de 3000m2 que je décide d'installer un premier jardin, sur la commune de Moutiers sur le Lay, sur une terre en location, avec comme seuls outils grelinette, binettes, graines et courage.

En 2016, je lance l'activité annexe de production de plants potagers à destination des particuliers, dans une première serre en douglas (avec des arbres que j'ai moi-même abattus en forêt) de 40m2, car j'effectue déjà les semis pour le jardin, et que le partage n'a pas de limites. Dès lors, l'engouement des jardiniers locaux prends de l'essor.

2017, une opportunité de taille frappe à la porte : la possibilité de devenir propriétaire. En effet, la terre, c'est la guerre !!! Souvent méconnue, la difficulté d'accéder à la terre pour les structures comme les miennes est bien présente face à la pression agricole (quel dommage, y'en a assez pour tous ... ).

C'est à Chaillé sous les Ormeaux que je prends donc position, cette fois, et pour de bon. C'est en co-propriété avec ma compagne du moment que j'acquiers les deux hectares qu'il m'est alloué de sauvegarder. Mieux vaut un petit chez soi qu'un grand chez les autres. 

2019, année perturbée pour certains, plutôt agréable pour d'autres, une parcelle attenante est en vente. Une serre en Douglas, de 130 m2 cette fois, y est installée afin d'y produire les plants. Mon ex-compagne s'y installe en son nom pour 3 années et j'en reprends les commandes en location en 2023.

Décembre 2024, Je tente une ultime proposition de rachat de la parcelle où se trouve la serre à plants, ainsi que les parts des parcelles en co-propriété, et obtient un accord favorable. Je vais pouvoir être chez moi, sans épée de Damoclès ...

Janvier 2025 : début de certification en Agriculture biologique (certipaq Vendée), ce choix découle d'une demande croissante des consomm'acteurs qui me soutiennent, et de mûres réflexions et discussions avec mon proche entourage paysan. De plus, des primes sont désormais octroyées au cultures sur petites surfaces, ce qui fera grossir mon petit salaire. ( je suis riche de plein de choses, mais je n'ai pas un radis, le comble pour un maraîcher), l'humour ne m'a jamais fait mal jusqu'ici ...

Mes besoins : acquérir et couvrir pour mieux produire

Jusqu'à maintenant producteur de plein champs, face aux aléas climatiques et à une demande croissante, je voudrais installer trois tunnel froids (parce qu'on ne chauffe pas une serre au fioul) afin d'assurer les récoltes et d'augmenter un peu le temps de production.

En effet, 2024 me démontrant que le climat peut en faire un peu à sa guise, je me mets à la recherche de  serres d'occasion, que je trouve facilement chez des collègues pour un prix raisonnable. Démontage et transport s'en suivent, mais c'est pas le tout, il faudra bien les couvrir ces arceaux ... 

C'est lorsque je me retrouve avec mon bas de laine, pourtant pas troué, mais presque vide, et face au devis de matériel augmentant d'années en années que je cherche une solution. C'est en fouinant sur internet (oui oui, je l'ai aussi), que me vient l'idée du financement participatif. 

J'ai toujours eu à coeur de dire que la terre nous appartient à tous, puisque nous avons le même besoin fondamental : MANGER !!! Le courage et la passion m'ont accompagné jusqu'ici, mais arrive l'âge de raison, et la modernité bien utilisée ne peut pas nuire, si l'on garde conscience de ce qu'il en découle.

Je vis en quasi autonomie sur la ferme, aux cotés de Sofia, ma Moitié que certains d'entre vous connaissent déjà, et à qui je dois une bonne partie de mon éveil et de ma force d'aujourd'hui. Nous sommes alimentés d'amour, d'électricité solaire autonome, et sommes gardiens d'une vache Pie Noire et quelques poules, de nos deux chiennes (je crois que ça se dit parce qu'elles sont vraiment adorables), et n'avons aucun loyer ni crédit en cours. J'aimerais continuer à faire vivre ce bon sens.

Vous pouvez me trouver au marché des Halles de la Roche sur Yon les jeudis et samedis matins, ainsi qu'aux Jaulnières le dimanche.

Mais que vais-je en faire ?

Le besoin ultime, c'est d'acheter les terres pour garder la ferme. Le prix convenu pour le rachat des parcelles s'élève à 3800 euros, hors frais de notaire.  

Pour la suite, c'est l'équipement des serres qui est, comme la vie à l'heure d'aujourd'hui, très couteux. En effet, comme évoqué précédemment, j'ai récupéré des tunnels d'occasion pour 10% du prix à neuf de celles-ci ( ça c'est de la négoce), et qu'à mon sens le recyclage de tels matériaux suit mes convictions de petit homme. Mais pour le plastique, les clips, les plots pour une structure solide et les fils de tension, il m'en manque.

Et enfin, une dernière serre, qui a été utilisée pendant 40 années par un horticulteur du coin, et qui se trouve dans un parfait état. Reste à la démonter et la déplacer pour remontage. C'est une serre hollandaise dont le prix neuf monterait à 20000 euro. A la Routoutouille, pas besoin de neuf, on recycle, on s'adapte, et on se contente !!!

Parlons chiffres

Je mets en place cette collecte pour répondre à différents besoins :

1er palier : Pour l'achat des terres, j'aurais besoin de 4 500€, les affaires sont en cours chez le notaire, ça devrait être prêt fin mars.

2ème palier est de 7 500€. Ce montant comprend le prix de la serre hollandaise (2 000€), c'est bel et bien l'outil le plus efficace que je désire installer, le transport se fera par mes soins, mais ça coûtera un peu de gasoil. 1 000€ sont pour les plots de coin, comprenant sable local (la carrière est à 1 km à vol d'oiseau, et j'ai un voisin bienveillant pour livrer), ciment et quincaillerie.

Enfin, le 3ème palier à 12 000€, c'est le montant qu'il me faudrait pour bâcher les serres, les arrimer convenablement au sol, je n'ai franchement aucune envie de les voir se soulever en cas de vent, ou tordre par manque de fixation. Lors du montage de la serre en douglas, j'ai opté pour des sections assez fortes, et elles ont fait leurs preuves ...

Il est aussi possible de faire un prêt de particulier à particulier, avec remboursement échelonné et en règle avec la loi pour s'assurer les uns les autres d'un engagement sincère et prudent, un courrier avec timbre fiscal et un chèque suffisant à faire foi. Ou d'envoyer un chèque si vous refusez le paiement par internet (ce que je comprends très bien). Voici mon adresse :

Fabien Leduc, L'inaudière, 85310 Chaillé sous les ormeaux

C'est une agriculture saine, viable et locale que vous soutiendrez, basée sur les fondements du courage, du respect de la nature et de haute valeur humaine, puisque ma volonté de produire aujourd'hui permettra de nourrir à un prix tout à fait abordable bons nombres de ventres et d'esprits, dans une ambiance dynamique et cohérente vis-à-vis de la nature.

Ce récit est écrit avec sincérité et sans aide de l'intelligence artificielle, et je vous remercie de m'avoir lu, en espérant vous voir dans le jardin pour notre porte ouverte du mois de juin.

Je vous remercie par avance pour votre aide.

Fabien, un paysan qui vous veut du bien.