Apiculteur installé dans les Bouches du Rhône depuis 2013, et parti en amateur en 2009 avec 1 ruche, j'ai consacré beaucoup de temps et d'énergie pour constituer à ce jour un cheptel de 300 colonies (450 au printemps), conduites en Bio.

Cette année j'ai aidé un confrère qui avait perdu 84 ruches dans la vallée de la Vésubie (tempête Alex) à reconstituer son cheptel et j'ai formé et installé une apicultrice dans la Crau (45 ruches). 
Une partie importante de ma saison consiste à sélectionner et élever de nouvelles colonies adaptées aux conditions climatiques en Provence et à les transmettre à de futurs apiculteurs l'année suivante. Ceci n'est naturellement envisageable que si les colonies survivent d'une année sur l'autre... 
A ce jour j'ai moins de 15% de pertes (contre plus de 30 en moyenne nationale). Mais pour atteindre ces résultats, il faut passer du temps auprès d'elles, les observer, évaluer leur développement, leurs ressources, leurs réserves, leur comportement, leur santé et les chouchouter lorsque les conditions sont défavorables.

Coté miellerie, la situation est au point mort depuis 10 ans, ayant avant tout mis l'accent sur le développement du cheptel. Un peu coincé avec mes équipements du tout début (un extracteur 20 cadres qui permet de traiter environ 200 kg de miel/jour), je souhaite compléter ma miellerie avec du matériel performant afin de pouvoir extraire et transformer mes miels plus rapidement (400kg/jour). Le budget de ces investissements est évalué à 16 000 euros. Je compte sur vous pour m'aider à en financer une partie.

Votre aide me permettra de diviser par 2 le temps nécessaire pour extraire les 4 à 6 tonnes récoltées annuellement. Les gains de temps procurés par ces nouveaux équipements (environ 15 jours ouvrés) me permettront d'être plus présent auprès de mes abeilles aux moments critiques de l'été et de l'automne afin de leur prodiguer de meilleurs soins face aux menaces qui mettent leur survie en péril (sécheresse, canicules, frelon asiatique et varroa):

-  la sécheresse, qui réduit considérablement les apports en nectar et en pollen. Elle peut durer 4 mois en Provence. 4 mois pendant lesquels, si on ne fait rien, les abeilles ne peuvent plus élever leur progéniture (par manque de pollen pour les nourrir et par manque de nectar pour fabriquer la cire qui permet d'operculer les cellules du couvain); or une abeille vit 45 jours environ, donc le renouvellement des générations est impératif pour assurer la survie de la colonie. 
Comme les jeunes essaims élevés au printemps ne sont pas assez populeux et n'ont pas pu accumuler suffisamment de réserves avant l'été,  il est donc nécessaire, de juin à Septembre, de s'assurer qu'ils disposent de tout ce qui leur faut pour survivre...et de passer régulièrement les visiter pour un check-up. 150 essaims nécessitent un suivi de 3 jours de travail par semaine. Impossible actuellement...

- la canicule, qui oblige les abeilles à rafraichir la ruche en évaporant de l'eau qu'elles collectent là ou elles peuvent. Ce faisant cela augmente leurs dépenses énergétiques et mobilise du temps de butinage pour collecter l'eau. Si elles collectent de l'eau, elles ne collectent pas de pollen ni de nectar... Il faut donc positionner des abreuvoirs et les réapprovisionner régulièrement, ou apporter régulièrement des sirops légers qui permettent de compenser les besoins en eau et en nectar.

- la présence du frelon devant les ruches, qui réduit considérablement les vols de butinage. Lorsque la jeune colonie est en mode survie, lui apporter régulièrement ces sirops légers permet aux abeilles de rester protégées dans la ruche et de s'occuper de leurs petits. Notez bien que, dans le cadre d'une apiculture en bio, ces apports sont (et doivent être) strictement limités à la survie des colonies.

- les traitements en bio contre varroa qui permettent aux abeilles de ne pas développer de maladies en automne, susceptibles d'entrainer leur effondrement en hiver.

Toutes ces opérations nécessitent une présence régulière, mais sont chronophages. Le miel récolté sur les ruches de production doit donc pouvoir être extrait au plus vite pour garantir la survie des essaims de l'année (qui produiront l'année suivante).

La collecte servira à financer, au moins partiellement, l'acquisition de 2 extracteurs performants et d'un mélangeur pour travailler le miel liquide en crémeux.  

Ce matériel me permettra de gagner environ 3 semaines de travail en miellerie et de pouvoir consacrer ce temps au soin et à la protection de mes abeilles : la transhumance dans l'arrière-pays ou en moyenne montagne (si les conditions s'y prêtent...) pour leur permettre de retrouver des ressources florales et un environnement moins suffocant, les éloigner des prédateurs (frelons) qui déciment les ruches en été lorsque les abeilles doivent sortir pour chercher de l'eau, ou le nourrissement sur ruchers sédentaires en période de disette. Notez bien que, dans le cadre d'une apiculture en bio, ces apports sont (et doivent être) strictement limités à la survie des colonies. 

A titre d'information, la valeur ajoutée des services de pollinisation rendue par nos abeilles sur les cultures est de l'ordre de 200 milliards d'euros (gains de rendement) dont nous, apiculteurs, ne touchons rien...ou presque... Notre contribution nette gratuite est donc une économie de 25 euros par habitant et par an sur son budget alimentation, mais bien plus en vérité si on intègre que ce service empêche les pénuries et l'inflation galopante des prix des biens alimentaires consécutifs... Il est donc important de préserver l'abeille pour notre bien être présent et futur. Mais le monde change, c'est aujourd'hui très perceptible, il faudra s'occuper de nos abeilles chaque année un peu plus si on veut les garder encore longtemps à nos cotés...

 Merci à Vous.. et un grand merci pour Elles...