Parce que mon installation en maraichage biologique est le fruit d'une longue maturation, je vous propose, pour comprendre ma démarche de revenir sur quelques éléments de mon parcours personnel et professionnel.

En 2006, je termine mes études avec l'obtention d'un BTS Maintenance et Après-Vente Automobile. J'ai alors pour projet de devenir expert dans l'automobile, me forgeant ainsi une carrière toute tracée qui me mettrait à l'abri du besoin. Je rencontre dans le même temps Marie qui démarre ses études de travailleuse sociale. Nous avons à peine 20 ans !

En 2008, nous décidons de nous marier et de construire notre première maison, Noah naîtra en 2009 puis Maé en 2012. Une jolie famille avec deux beaux enfants, une belle maison et une situation professionnelle stable et confortable ... Pour autant, l'insatisfaction a rapidement rejailli de ce tableau familial parfaitement en phase avec les attendus de la société et en totale adéquation avec l'éducation que j'avais reçu. 

Je décide finalement en 2015 de réaliser un bilan de compétences mais peine encore à m'affranchir des obligations implicites qui guident mes choix. Je m'oriente vers le métier d'infirmier, pressentant que j'étais peut-être un soignant ... Cette première étape de ma reconversion me permet quelques mois plus tard de comprendre que le soin faisait partie de moi mais pas selon ces modalités ... 

Nous commençons avec Marie à faire un peu de jardinage au milieu des cailloux de Crayssac et face à l'adversité du sol, nous décidons de nous montrer créatifs et commençons à nous intéresser à l'agroécologie et à la culture sur sol vivant. Les principes de la permaculture viennent alors nous interpeler dans ses fondements éthiques, il serait donc possible de prendre soin des hommes et de la Terre tout en partageant équitablement les ressources … 

Ces découvertes entrent alors en résonance avec tout le cheminement démarré à la naissance de Noah et poursuivi avec la venue de Maé. Nos deux enfants ont en effet eu durant de nombreuses années des allergies alimentaires et nous ont conduits à partir à la recherche de solutions alternatives pour nous nourrir sainement et avec plaisir. Progressivement, nous sommes passés d'une alimentation conventionnelle, industrielle pourrait-on dire, à une alimentation biologique. Nous avons intégré dans notre mode de vie une nouvelle façon de consommer, avec des produits bruts que nous nous chargeons nous-mêmes de transformer. La santé des enfants et la nôtre s'est considérablement améliorée, nous confortant dans ce choix et acceptant désormais que cette difficulté de l'existence devienne une nouvelle force de vie. Ces changements dans notre vie quotidienne ont parfois été laborieux, ils nous ont souvent découragés mais force est de constater qu'ils font aujourd'hui partie de nous et que les enfants sont également porteurs de ces valeurs.

En 2016, Marie fait également le choix, en parallèle de son travail auprès des jeunes migrants, de reprendre les études en Sciences de l'Education et de la Formation, parce que tout le travail engagé ne pourra finalement prendre racine qu'au travers des ramifications que permet la transmission aux nouvelles générations. Elle démarre aujourd'hui un doctorat en Sciences de l'Education et de la Formation dans le champ du travail social, complétant ainsi mon engagement en faveur de la cause écologique d'un autre engagement autour de la lutte contre les inégalités sociales.

Franchir le pas d'être enfin soi, de réaliser ses rêves, de s'affranchir d'une éducation n'a pas été une mince affaire  ... J'ai quitté mon travail de technicien dans l'automobile, durant l'été 2017 pour démarrer en septembre 2017 le Brevet Professionnel de Responsable d'Exploitation Agricole, diplôme que j'ai validé à l'issue de cette année de formation. J'ai ainsi tourné définitivement le dos à douze années en tant que technicien dans l'automobile. 

Nous avons vendu notre maison en août 2018 pour venir nous installer au hameau des Gays à Concorès dans une fermette de la vallée du Céou. Choisir de venir s'installer dans le secteur de la Bouriane n'avait rien de neutre. J'ai en effet passé une partie de mon enfance à St-Cirq-Souillaguet et la famille de Marie est originaire de Gourdon et d'Uzech-les-Oules. Tel un retour aux sources, tout près des terres de nos aïeux, nous avons posé les bagages dans cet écrin de verdure où j'espère créer un espace préservé, propice à la biodiversité.

Oumaya a rejoint la ferme en 2019 et prend très au sérieux son rôle de gardienne des lieux. Néanmoins douce et affectueuse, elle accueille les clients sans encombre !

Des arbres fruitiers ont été plantés sur l'exploitation par le précédent propriétaire mais c'est bien vers la production de légumes que je  souhaite dans un premier temps développer mon activité. Les terres sont certifiées par Ecocert et les légumes sont issus de l'agriculture biologique.

Je me suis beaucoup inspiré de l'organisation de Jean-Martin Fortier en créant l'équivalent de 10 jardins, chacun composés de 10 planches de cultures de 1.2mX25m, soit 3 000m² de surface cultivée.  
Les arbres et arbustes fruitiers sont implantés essentiellement sur la partie basse de la parcelle.

Deux bassins d'irrigation ont été créés et restent à finaliser. Un des enjeux importants concernant l'irrigation et la limitation de la consommation de l'eau est d'arriver à travailler avec des techniques de paillages efficaces.
Le tout est réparti sur environ 1,5ha, permettant le lancement de l'activité de maraichage.
Concernant les variétés en production, j'ai fait le choix de diversifier au fur et à mesure de la demande et de mes compétences. 

Mon objectif dans le temps est de me diversifier au fur et à mesure, tant du point de vue des légumes que des ateliers, afin de rendre ma ferme plus résiliente, de sécuriser mon activité en faisant en sorte qu'elle soit viable et vivable.

J'ai créé en octobre 2020 un atelier de 50 poules pondeuses. Le poulailler que nous avons conçu et construit avec l'aide de François, mon oncle menuisier, est mobile. Je le déplace tous les quinze jours pour permettre aux poules de bénéficier d'un espace sain avec suffisamment de verdure et de vie dans le sol pour compléter leur alimentation. L'alimentation qui leur est donnée est à base de grains issus de l'agriculture biologique. Je me sers de la paille comme litière qui sera ensuite utilisée pour fertiliser les sols. Egalement, le passage des poules sur chacune des parcelles du terrain cultivé, permet d'amender les sols. 

Une première serre de 400m² a d'ores et déjà été installée mais au regard des contraintes climatiques de Concorès, elle s'avère insuffisante. Je souhaite donc consolider mon activité en investissant dans une serre de 1000m² qui me permette de faire face aux aléas climatiques de ma région, au cœur d'une vallée où il fait particulièrement froid. 

Si le projet se construit chemin faisant, au prix cependant d'une charge de travail colossale, j'ai à cœur de défendre des méthodes de production agricoles responsables car au-delà d'un projet de vie, il s'agit aussi d'une participation, certes modique, à un projet de société qui intègre dans son fonctionnement les enjeux du développement durable. 

Cette collecte a vocation à financer l'achat d'une surface de serre de 1000m², d'occasion, achetée à moins de 15 km de la ferme du Céou. Les aléas climatiques de la vallée où je suis installé nécessitent de mettre en place des mesures concrètes pour faire face au froid qui s'installe très tôt et qui raccourcit drastiquement la période de production. 

Les terres sur lesquelles sera installée la serre ont été préparées durant trois ans au moyen d'une culture d'engrais verts que les poules bio de la ferme ont pâturées et amendées. Les cultures installées sous cette serre bénéficieront donc, dès la première production, d'un sol vivant dont je continuerai de prendre soin grâce à des méthodes de production responsables.

Les sommes récoltées seront uniquement destinées à l'achat de la serre, des bâches et de l'irrigation. J'assurerai la main d'œuvre pour le démontage et le remontage de la serre.

J'espère, grâce à vos contributions, atteindre rapidement le premier palier des 5500€ qui permettra de financer la moitié du projet et qui viendra soutenir mes efforts pour produire des légumes sains, biologiques et respectueux de l'environnement. Au-delà de cette somme, nous limiterons les emprunts à la banque et pourront envisager de financer tout ou la majorité du projet (d'un montant total de 12 000€).

Les contributions sont versées en ligne grâce à la plateforme MiiMOSA. Cependant, vous avez la possibilité de nous envoyer un chèque à l'adresse de la ferme : https://la-ferme-du-ceou.webnode.fr/contact/

Quelle que soit votre contribution, nous vous remercions infiniment pour votre soutien ! Ceux qui auraient à cœur d'être solidaires mais dont les moyens ne permettent pas de contribution peuvent prendre contact avec nous pour participer au chantier de montage de la serre dont les dates seront communiquées sur les réseaux sociaux dans le courant du mois de janvier.