Notre projet MADISOL porté par le GIEE AgroRéseau64 et la cave de Crouseilles 

Le GIEE Agro Réseau 64 est une association d’agriculteurs, animée par la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques. Créée en 2015 elle se donne comme objectif de développer les pratiques agroécologiques auprès de ses adhérents (130 en 2022) et de diffuser au-delà à l’ensemble de la profession. Reconnue GIEE (Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental) en 2015, elle l’est à nouveau en 2022 sur un projet lié à la transition agroclimatique. 

La cave de Crouseilles représente 55 % des surfaces de l’appellation Madiran et 66 % de celles du Pacherenc. Regroupant une centaine d’exploitations et 850 ha de vignes, elle vinifie près de 35 000 hl essentiellement en AOP, que ce soit Madiran, Pacherenc doux, Pacherenc sec et Béarn. Le reste de la production est en IGP : côtes de Gascogne et Comté-Tolosan. La cave fait partie de l’union Plaimont, qui comprend 4 autres caves du Sud-Ouest pour 800 exploitants et 5300 ha de vignes. 

Notre ambition 

Le GIEE Agro Réseau 64 et la cave de Crouseilles ont souhaité s’associer sur cette démarche car, au-delà de l’importance que nous accordons à l’Agriculture Régénératrice des Sols, nous avons des objectifs communs et une complémentarité dans nos savoir-faire. La cave connaît bien ses viticulteurs – elle les suit au quotidien - mais aussi le travail de la vigne et les enjeux (environnementaux, sociaux, économiques) de la filière viticole. Agro Réseau 64 apporte son expérience en termes d’animation de groupe, d’agroécologie et de connaissances sur les sols. Nous avons de plus une expérience dans les projets conduits ensemble. 

Les objectifs de notre projet MADISOL sont forts : proposer et tester des voies d’adaptation de nos exploitations aux changements climatiques, ici en particulier sur la filière viticole. 

Nous pensons que cette transition passe, entre autres, par la régénération de nos sols sur un territoire fragile du fait de sols limoneux, battants, pentus et soumis à des aléas climatiques de plus en plus fréquents. L’enjeu est de maintenir une viticulture performante, résiliente et acteur de son territoire. 

Notre projet : MADISOL, pour la transition agroécologique de notre territoire

MADISOL est constitué de 13 viticulteurs de la cave situés sur 2 départements (les Pyrénées-Atlantiques et le Gers) et 2 régions (Occitanie et Nouvelle-Aquitaine). Nous sommes tous déjà engagés dans des schémas de certification AB ou HVE. Nous avons globalement l’habitude de travailler ensemble ou de se réunir dans le cadre des activités de la cave. La plupart d'entre nous avons une autre production agricole que la vigne, principalement en polyculture (grandes cultures, maïs semence, etc.). Notre groupe représente 221.61 ha de vignes, soit plus du quart des surfaces de la cave. 

Les actions menées sont fortes, de même que les impacts environnementaux découlant.

Ainsi, plusieurs actions vont contribuer à la séquestration du carbone voire à la baisse des émissions de GES. Il y a bien sûr la généralisation des couverts végétaux en inter-rangs des vignes. Les couverts seront installés un rang sur deux en semis direct afin de minimiser le travail du sol et ne pas perturber les horizons et la structure de nos sols. Sur la base des références nationales (159 kg/C/ha/an), nous estimons que le stockage additionnel de carbone devrait être de 155 T de C sur les 5 ans en lien avec les couverts végétaux installés sur 195 ha, soit 88 % du vignoble du groupe.

L’autre approche stockage de carbone se situe au niveau des haies et de l’agroforesterie. Des haies, voire d’autres IAE (mares, alignements d’arbres…) ont été récemment mises en place sur une partie du groupe. La démarche est donc lancée. Dans le cadre de Solnovo, nous souhaitons poursuivre ces plantations, soit pour compléter celles existantes, soit pour les développer auprès de nouveaux agriculteurs. Sur la base des références nationales (15 kg C/ha/an pour 100 ml), nous estimons que le stockage additionnel de carbone devrait être de 1.155 T de C sur les 5 ans en lien avec les 1540 ml de haies qui seront implantées. 

Enfin, les actions qui seront mises en place (couverts végétaux, lutte biologique ou par biocontrôle, haies…) devraient avoir un impact positif sur la biodiversité et notamment sur les auxiliaires ou les vers de terre. L’amélioration des sols par la régénération va diminuer les impacts sur l’eau et notamment sur les eaux superficielles pour notre territoire. 

Précisément la collecte va permettre d’appliquer les pratiques suivantes : 

• Les couverts végétaux
   
• Les Infrastructures Agro-Ecologiques (IAE) : haies, agroforesterie et mares
   
• Le désherbage mécanique du cavaillon
   
• La lutte par le biocontrôle en remplacement des insecticides et fongicides
   
• L’utilisation de fertilisants et amendements organiques en remplacement des engrais minéraux.
   

Ainsi, les dépenses seront liées à la mise en place de ces précédentes pratiques.  

Nous comptons donc sur vous, entreprises et citoyens, pour soutenir la démarche et les agriculteurs de votre territoire dans leur changement de pratiques dont les bénéfices en termes environnementaux, économiques, sanitaires et nutritionnels concernent l’ensemble de la société.