Du lin sans pesticide en Normandie !

Bonjour,

Nous nous sommes installés à la suite de mes parents avec mon épouse en 1998. Aujourd'hui, nous exploitons 528 Hectares en blé, orge brassicole, betteraves sucrières, lin fibre en multiplication de semence. Les parcelles sont situées dans le pays de Caux, près de Fécamp.

Nous travaillons avec mon épouse, et notre fils ainé, Maxence 15 ans, qui souhaite continuer avec nous et prendre la relève. 

Mes parents m'ont transmis leur amour et leur respect de la terre. Chaque génération est le dépositaire de la terre qui lui est confiée et nous devons en prendre soin et l'améliorer pour les générations futures. 

Mon père qui a vécu la période d'intensification de l'agriculture a toujours été "réservé" par l'utilisation systématique de la chimie. Il a dès les années 1980, au travers d'un groupement d'agriculteurs, orienté ses pratiques sur l'utilisation minimale des produits phytosanitaires. J'ai été fortement marqué par cette approche.

Nos sols de limons battants situés en bord de mer sont fertiles, mais fragiles s'ils ne sont pas bien pourvus en matière organique. En effet le risque d'érosion sur cette zone à pluviométrie élevée est majeur et destructeur de la fertilité des sols. Ce point a été un élément majeur dans la transformation que nous avons engagée il y a 8 ans.

En 2012 j'ai découvert "TERRE AVENIR" et j'ai fait le choix d'adhérer à l'association. La rencontre de ces personnes m'a permis de trouver les appuis techniques pour envisager l'utilisation de solutions alternatives. Notre première action entre 2012 et 2016 a été de réduire graduellement jusqu'à zéro l'utilisation des engrais de synthèse chimique. Désormais, ces apports sont faits par du compost de déchets verts.

L'effet sur la capacité du sol à absorber les pluies d'automne et de l'hiver (parfois 1000 mm) est réel : nous n'avons plus de stagnation d'eau qui engendre l'érosion.

Aussi cette capacité d'absorption de l'eau par le sol permet de subir un printemps sec sans baisse de potentiel : la terre devient une éponge qui absorbe et restitue l'eau.

Nous avons été certifié ISO 14001 et HVE niveau1 en 2014, sur l'ensemble de nos structures juridiques. Cette phase qui a été captivante a permis aussi d'impliquer nos deux salariés dans cette approche. Sans leur compréhension et leur motivation, la certification n'aurait pas été possible.

En 2017, nous avons entrepris la certification HVE niveau 2 qui nécessite un réel changement au niveau des pratiques phytosanitaires : réduction des doses, utilisation des couverts associés, non labour, utilisation des mélanges variétaux pour associer les résistances. Nous avons été certifiés HVE 2 en 2018.

À ce jour, les audits de certification HVE 3  sont passés et positifs. Nous devons recevoir notre certification en décembre !

En 2020, pour le lin, le blé et la betterave, aucun fongicide de synthèse chimique n'a été utilisé. Toute la protection est assurée par les purins de plante et la crème d'algue.

L'apport par TERRE AVENIR a été déterminant pour atteindre nos objectifs. Aujourd'hui avec mon conseiller culture indépendant et un chercheur de l'université d'Amiens également agriculteur, nous finançons un programme de 3 ans afin de mieux raisonner l'utilisation des produits de biocontrôle et de connaitre et suivre les besoins des plantes. En effet, les observations menées depuis 3 ans montrent que ces produits en plus d'avoir une action de protection contre les maladies ont aussi une action de fertilisation, particulièrement les purins d'ortie et la crème d'algue.

Sur la plan de la commercialisation de nos produits des évolutions réelles se dessinent, notamment dans le lin "zerophyto". Nous avons fait une expérience sur 1 Ha en 2019, expérience réussie. Nous avons semé 3,5 Ha en 2020, le lin "zérophyto" est beau. Je prévois d'en semer 15 Ha en 2021. Cette progression ne pourrait se faire si nous n'avions toute une filière qui va depuis l'agriculteur, en passant par le teillage (Terre de Lin) et la filature qui travaille et valorise ces matières. Je crois dans ce développement circulaire ou la valeur ajoutée est importante et est assurée par des acteurs de la filière qui respectent un vrai cahier des charges avec des organismes de contrôle.

Dans les années à venir nous avons pour projet de continuer à développer nos cultures de lin . Pour poursuivre le développement de la culture du lin de manière toujours plus responsable sur notre exploitation nous avons besoin de nous équiper. Nous faisons appel à MiiMOSA pour cet achat de matériel car pour repenser toute la filière lin de la production agricole jusqu'au textile nous avons aussi besoin de vous les citoyens ! 

Je vous remercie toutes et tous d'avoir porté attention à notre projet et serai ravi de vous recevoir à SAINTE HÉLÈNE BONDEVILLE pour vous faire partager notre passion et évoluer avec et grâce à vous.