AGORÂNE - Une trace au vent d'Ouest

Historique de l'Agorâne / Mai 2021 ou la vie locale « au long cours »

Juste un peu d'histoire pour partager la mémoire

Localisation du site

La zone des anciennes carrières se situe entre le village du Hélles et celui de Quinquis Auffret , à environ 800 mètres du bourg. La zone, bordée à l'est par le GR 341(déclassé), est constituée d'une lande au sol granitique très rocailleux et au profil assez plat dans sa partie haute, puis de plus en plus pentue vers l'ouest en direction du cours d'eau au fond du vallon. 

L'activité d'extraction du granit par la Société Granitière Bretonne a cessé en 1976.

Repère de dates importantes  22 ans ont passé.

En 1998 , nous découvrons par hasard que le site est convoité par une chasse privée de la région de St Brieuc.

La commune est en émoi ; il nous faut réagir ! Un collectif voit le jour. Très vite une pétition est lancée accompagnée d'une ouverture de souscription pour soutenir un agriculteur local qui se propose de préempter le parcellaire en vente pour y faire pâturer ses chevaux. Le collectif de souscripteurs est d'accord sur le principe de l'usage de cet espace mais propose qu'à la fin, l'espace concerné soit restitué en bien commun à la commune de Trémargat dans le cas d'une cessation d'activité.

La municipalité soutient l'initiative, malgré l'opposition

de la société de la chasse communale. La souscription « bat son plein » ; 28 personnes de la commune et des alentours s'engagent à verser la somme de 22450francs (3422€). La vente est conclue en faveur de l'agriculteur. Plusieurs années plus tard, clôturant son activité d'agriculteur celui-ci restituera comme il l'avait promis, le bien à la commune de Trémargat 

Fin de la partie acquisition

En 1999

Une association voit le jour , « le passage du lièvre ». Son objet déclaré est de promouvoir des activités de sensibilisation au patrimoine naturel et d'entreprendre des recherches dans ce domaine ainsi que d'obtenir en propriété ou en location des espaces pour une protection à usage public et d'ester en justice dans l'intérêt du milieu rural local et de sa collectivité humaine.

En 2001/2002 

Réalisation d'un projet pédagogique intercommunal initié par l'association en partenariat avec les écoles de Lanrivain et Kergrist Moëlou, dont l'objectif est d'installer durablement « le chemin des cailloux qui poussent »symbolisant le lien physique entre les deux écoles où se répartissent les enfants de Trémargat. Embauche sur 6 mois d'un animateur nature.

En 2003 / 2005 

Proposition puis réalisation d'une études scientifique de l'inventaire cartographique et d'une évaluation de l'intérêt écologique du site par une collaboration avec l'Université de Rennes1. Intégration de l'étude dans l'élaboration du PLU en partenariat avec la mairie de Trémargat. Stagiaire d'une durée de 5 mois

En 2006, suite à l'étude, la municipalité demande à l'association du « passage du lièvre » d'envisager la mise en place d'une convention de gestion de cet espace naturel.

L'association est à cours d'énergie bénévole et suite aux 2 projets précédents , elle ce met en dormance et décline la demande municipale considérant que le retour des carrières du Hélles dans le giron du bien commun était déjà une beau résultat et qu'il respectait l'esprit de préservation de la nature et l'élan généreux des 1er donateurs. L'espace se trouvait désormais protéger des appétits malveillant.

Nouvelle donne en 2011

A la recherche de terrain de pâturages rustiques pour son troupeau d'ânes, Alain Depays sollicite et obtient un bail précaire des carrières communales en attendant l'émergence d'un nouveau projet de mise en valeur dans l'esprit des résultats de l'étude scientifique de 2005. 

Début 2016 , le « coac » qui annonçait l'avenir proche 

Alain découvre en lisant le bulletin municipal annuel qu'une parcelle de 3200m2 du parcellaire à été vendue au prix symbolique de 100€ à un particulier au mépris de toutes les convenances de l'esprit contractuel d'un bail. A savoir, au minimum, prévenir le locataire qu'une partie de son parcellaire va lui être retiré , et lui donner un minimum d'explications qui tiennent la route.

Le mi-temps de 2016 , nouvelle alerte !!

Alain demande à la commune ,après 5 ans de bail précaire l'obtention d'un nouveau contrat cette fois-ci plus pérenne , permettant d'envisager l'engagement dans un projet plus en accord avec l'étude scientifique de 2005.

Le « hic » c'est que la société de chasse locale à eu vent de cette demande et son président dépose un dossier conséquent, soutenu par la fédération départementale des chasseurs, pour un projet de réserve de chasse. (1998 le retour)

Une nouvelle confrontation est alors en ligne de mire !! Les projets sont exposés devant le conseil municipal . Le débat est tendu et les arguments en jeu sont sociétaux et environnementaux. Le président de la société de chasse à perdu la partie. Le conseil dans sa grande sagesse , peut être aussi pour se racheter après le « coac » de la spoliation d'un morceau de carrière du bien commun, a décidé de valider un bail environnemental en accord avec les principes de sauvegarde de la nature et de sa biodiversité comme l'aurait sans aucun doute souhaité le collectif des premiers sociétaires.

Enfin 2020

Le bail environnemental étant validé on a pu enfin se mettre 

au projet d'avenir qui nous tenait à cœur. Cela a pris beaucoup de temps. Déjà plus de 3 ans de passé tout en continuant de travailler à l'extérieur et sans parler de la Covid qui nous a déstabilisé

L' espace de ressourcement personnel  commence à montrer le bout de son nez. Une nouvelle clôture en bois est installée. L'idée du projet Agorâne a mûri et son écriture va bon train.

A cela il faut rajouter :

L'affichage de la Charte de la terre présente en ce lieu comme une toile de fond vers laquelle toutes nos actions convergent .

https://earthcharter.org/

Ainsi qu'un mode d'usage de l'occupation du lieu à respecter pour la plus grande intimité de tous.

Ce lieu est à nous, puisque c'est notre bien commun. Il nous reste maintenant à le faire vivre s'il correspond vraiment à nos besoins 

Nous souhaitons qu'il puisse vibrer au rythmes de nos sensibilités et nous apporter en retour le réconfort au plus près de notre mère nature.