Deux chevaux dans les vignes

Qui suis-je ? 

Bonjour, 

Je m'appelle Marion, j'ai 28 ans, j’ai créé mon entreprise de labour et d’attelage à cheval en 2021.  Avec mon super collègue de travail Soferino, majestueux cheval de trait comtois, nous labourons les vignes du Jura sur les coteaux de Château-Chalon.

Photo de Soferino et moi, lors d'un griffage dans les vignes :

Auparavant infirmière en soins palliatifs, en 2019, j'ai suivi mon conjoint Dimitri, viticulteur, dans son projet d'installation dans le Jura (à Menetru le Vignoble) en créant son domaine viticole : La Grange 476. 

Ce nouveau départ, a été l'occasion pour moi de changer de projet de vie, et de faire ce que j'avais toujours eu envie depuis mon plus jeune âge : travailler en harmonie avec la nature et surtout avec les chevaux ! "C'est une immense joie d'avoir comme ami et collègue de travail un cheval !"

Travailler les vignes du Jura à cheval est donc devenu une évidence. Par ce projet de vie, j'apporte une aide écologique dans le labour des vignes de mon conjoint à La Grange 476 et je mets également en adéquation ma sensibilité à l'environnement en travaillant respectueusement avec et en valorisant le cheval de trait de ma région.

Quel est mon parcours ?

Je monte à cheval depuis que je suis haute comme 3 pommes, mais je n'avais pas de connaissance dans les labours. 

Pour me former, j'ai effectué un certificat de spécialisation CS UCAC dans le Doubs en 2020 sur une période de 8 mois. Cette formation permet un apprentissage des chevaux de traits, des labours et aussi de l'attelage.

A la sortie de cette formation, où j’ai obtenu ce certificat, je crée mon entreprise individuelle, et mon premier cheval de trait comtois, Soferino, arrive à la maison en mars 2021. 

Pour la petite histoire, Soferino est un cheval que j'ai rencontré lors de ma formation dans le Doubs, et qui était mon collègue de classe. Soferino a beaucoup d'expérience du fait de son âge : 17 ans et aussi car il a été un immense artiste, mis sous les projecteurs et les applaudissements du public : il était cheval de voltige au Jehol. Il a été aussi cheval à la ferme en effectuant les différents travaux existants : labours, fauchages, fanages et endainages des foins, débardages.

Ce magnifique cheval a été un coup de cœur lors de cette formation. Je me sentais rassurée par ses 600kg d'amour, de gentillesse, de douceur et d’intelligence.

Quel a été mon bonheur quand j'ai su que mon formateur voulait vendre Soferino, pour qu’il travaille encore en tant que cheval agricole dans une structure à taille humaine. Savoir que Soferino allait passer de mon collègue de classe au cheval de ma vie, ce fut l’un de mes plus beaux choix de vie.

C'est avec Soferino que j’ai commencé mes premiers labours dans les vignes du Jura, et je dois vous avouer que cela n’a pas été très rigolo au début.

Les premiers sols, que nous avons travaillés, ne l’avaient plus été depuis une 50aine d’années, et n'avaient connu avant que la chimie. Alors forcément lors de nos premiers passages dans les vignes ça nous a secoué un peu. Les sols étaient asphyxiés par les produits chimiques qu’ils avaient connus et aux tassements du sol des années qui passent…

Alors heureusement que dans ces moments-là, j’avais le meilleur cheval, qu’on rêve tous d’avoir, à une exception près c’est le mien ! Grâce à sa patience, sa gentillesse, sa tolérance, son écoute et sa puissance, nous sommes arrivés tous les deux à ramener de la vie dans nos sols. Plus de chimie, le seul apport que nous mettons ce sont ses crottins en guise d’engrais. Désormais, quand nous passons dans les vignes que nous labourons depuis 2021, les sols sont mous, aérés, volumineux, et c’est agréable. Bien que je sois jeune dans ce métier, je connais désormais les parcelles et à quel moment il faut passer travailler, pour que ce soit confortable pour Soferino et moi. Ensemble nous labourons à l’année 2 hectares de vignes.

Pour nous sortir la tête des vignes, et souffler un peu, nous nous baladons en calèche entre rivière et vignoble. Nos balades sont faites majoritairement avec une structure de personnes ayant un handicap pour que le temps d’une balade, elles découvrent nos beaux paysages et qu’elles partagent avec Soferino quelques secrets, qu’elles lui murmurent dans l’oreille.

Photo lors d'une balade familiale en calèche

Pourquoi travailler les sols à cheval ?

Travailler les vignes à cheval correspond à une amélioration de la qualité des sols (absence de tassement lié au tracteur), un respect de notre environnement (pas d'empreinte carbone, un respect de la vie microbienne dans les sols), une valorisation des chevaux de traits qui sont une énergie animale. 

Pour vous en parler plus particulièrement, après le passage du cheval lors des labours, le cheval ne laisse aucune trace ; alors que les vignes mécanisées bien que labourées montrent un passage de roues qui continue de dénaturer les sols. 

Pour moi, pour faire un bon vin, il faut avoir une belle vigne et pour avoir une belle vigne, il lui faut un beau sol ! Et un beau sol, c’est un sol qui vit !

 Il faut que les racines de la vigne puissent se plaire, grandir, s’émerveiller. Afin d'atteindre ce but, nous travaillons la vigne en labourant les sols pour les aérer, et en les aérant on fait « re »venir la vie microbienne. On peut voir les vers de terre jouer leur rôle de « labour », et pleins d’autres insectes tous plus fascinants les uns que les autres dans leur rôle de structuration du sol… 

Nous labourons les sols en gardant un peu d’herbe pour avoir des fleurs sauvages : pissenlits, carottes sauvages, trèfles, rumexes, … qui permettent un maintien de l’humidité dans les sols et aussi pour que tous les insectes aient leur part du butin. Que c'est beau de voir les coccinelles manger les pucerons, les abeilles venir s’abreuver dans les raisins ou butiner les fleurs… ! Une vraie harmonie. Cette beauté est visuelle, et aussi, olfactive en sentant la fraicheur de la terre que nous labourons,  l’odeur du cheval, … Elle est également auditive, au son de la charrue qui retourne la terre, du sabot du cheval qui vient au contact du sol, les oiseaux qui chantent et les abeilles qui bourdonnent : la nature est là, sous nos pieds !

Le mieux, c’est que toute cette vie, on la ressent dans les vins, on les appelle des vins vivants !

Avec Soferino, nous accompagnons les vignes au plus près, de la période automnale jusqu’aux vendanges en effectuant les buttages, les griffages ainsi que les décavaillonnages. 

En parallèle nous entretenons les prairies (herse), où vit  Soferino et nous nous occupons des forêts en faisant du débardage.

Le terroir de Château-Chalon étant exigeant car les sols sont lourds, les vignes étant sur des fortes pentes, nous ne pouvons à notre grand regret travailler plus de surface, souhaitant préserver la santé et le bien-être de mon gentil Soferino. 

Voulant trouver un nouveau compagnon de travail et de vie à Soferino et à moi, pour travailler plus de vignes sur le terroir de Château-Chalon, j’ai pensé à MiiMOSA pour me donner un joli coup de pouce, dans l’acquisition d’un nouvel ami.

Qui est ce deuxième cheval ? D'où vient-il ?

Ce deuxième cheval se nomme Kir, il aura 3 ans en mars de cette année. 

Kir est également un cheval de Trait Comtois, car je souhaite valoriser la race de trait de ma région. Kir est doubiste comme Soferino, il viendra du même élevage, connaissant Jean-Louis Cannelle de part ma formation.

J’ai fait la rencontre de ce gentil jeune homme, Kir, à l’été 2022 ; mon choix s’est porté sur lui, du fait de sa beauté et aussi de sa grande taille pour un Comtois, il aura la puissance nécessaire pour venir travailler avec nous.

A l'heure où je vous écris ses lignes, Kir a commencé son débourrage et son éducation. Avec Jean-Louis, nous travaillons ensemble de façon hebdomadaire à l’attelage ou au labour de Kir. Cela me permet de voir l'évolution de mon prochain protégé, de participer à son éducation, et de créer un lien de confiance avant qu'il arrive chez nous.

Photo de Kir en Janvier 2023 avant une séance de débourrage :

La différence d'âge entre Kir et Soferino permettra que le jeune fougueux apprenne du "vieux" sage. 

Et ainsi d'assurer une relève à Soferino dans les années à venir…

Cette collecte a pour but d’acquérir Kir, un nouvel ami et collègue de travail pour Soferino et moi,  pour augmenter notre surface de labour dans une volonté de respect de notre environnement et afin que Soferino puisse vivre avec un ami et partager ses prairies.

Si ce projet se réalise, Kir arrivera à l'automne 2023.

• Le montant de Kir à l'achat est de 9 000 euros HT.

Photo de notre future recrue : Kir

Grâce à votre participation dans l'acquisition de Kir, je pourrai de mon côté investir dans un équipement de travail pour lui, qui sera fait sur mesure par un bourrelier : Vincent Sappez.

Cette collecte a aussi pour objectif de partager avec vous, ma sensibilité à l'environnement et l’amour du bruit des sabots dans nos campagnes.

Soferino vous dit : « Huuuhuuu huuhu uuh » ce qui signifie que nous sommes heureux que vous nous ayez consacré de votre temps pour lire notre projet et nous espérons qu'il vous donnera l’envie de nous soutenir dans cette démarche agricole.

En sollicitant votre aide au projet participatif, cela me permettra de mettre un nom et un sourire sur chacune des personnes qui soutiendra mon projet.

Soferino et moi croisons les doigts, en espérant vous voir très vite dans le Jura pour vous faire rencontrer notre nouveau partenaire de vie : Kir !

Photo de Soferino qui attend avec impatience son prochain ami pour la vie :

PS : Si vous souhaitez participer à ce projet par chèque, je vous transmets mon adresse postale : Marion Valverde, 476 route des Granges 39210 MENETRU LE VIGNOBLE (Jura)